Alice and the World We Live In
Critique
SCÈNE
Élie Castiel
★★★
ELLE A PEUR DES HAUTEURS
Le texte parfois prenant d’Alexandria Haber succombe à la parole, ne laissant quasi aucun moment de silence, facteur nécessaire pour ce regard sur la peur, le monde actuel et plus indiscutablement sur l’identité. Et sur le deuil surtout, lorsqu’on a perdu non seulement un être cher, mais également un soutien moral, amoureux, social et humain. Car, en général, même en vivant seul, nous ne sommes pas seuls.
Beau texte de Haber, intelligent, mais qui se perd parfois dans des banalités du quotidien. C’est là une des faiblesses qu’on retrouve parfois dans le théâtre québécois ou canadien anglophone. Une des raisons pourrait être que les auteur(es) essaient de trop s’approcher du public afin qu’ils puissent s’identifier à l’un ou l’autre des personnages.
Et pourtant le décor dans la scène de la petite salle du Centaur présentait un canevas relevant presque du surréalisme, une montagne qu’on gravite, là où Alice se retrouve dans un contraire d’ « au pays des merveilles », ne pouvant supporter l’idée de tomber métaphoriquement des hauteurs où elle se trouve.