Sur la terre comme au ciel

PRIMEUR
Sortie prévue
Vendredi 12 avril 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT
Clara et Sarah, deux sœurs, sont élevées loin de la ville par leurs parents évangéliques. Et puis, un jour, l’une d’elle s’enfuit…

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★ ½

 

Vers

la maturité

assumée

Déjà, il y a un peu plus de dix d’ans, nous avions été charmés par le très réussi Catimini, une première œuvre emballante et avant tout, prometteuse, bien au-delà des attentes que n’avait pas réussi à nous laisser son précédent long métrage, le premier, Ma voisine danse le ska.

Le nouveau film de Nathalie Saint-Pierre, malgré un prologue qui ne correspond pas nécessairement à la suite du film, sait nous convaincre de l’ampleur de la suite, de sa réussite dans le courant actuel du cinéma québécois en matière de scénarisation. Il y a un style, un ton, une maîtrise dans le montage, une langue merveilleusement ciselée et intègre.

Mais il y a surtout une présence exceptionnelle, celle de Lou Thompson, dont l’expression, la tenue, l’importance accordée au règles de son éducation évangélique – d’ailleurs, délibérément passé au peigne fin selon une approche qui ne cherche pas la voie sensationnaliste – retient notre attention au moindre mouvement.

Elle me ressemble peut-être !

Et le film change de cap lorsque Clara « s’en-va-t ’en-ville » chercher sa sœur. Puis, comme ça, on pense à une des premières séquences où, à la campagne, les deux sœurs épient avec une curiosité surprenante, un couple (hétéro, bien entendu) en plein ébat charnel.

Image de résistance contre les pièges d’une éducation strictes des parents. Saint-Pierre ne le dit pas, mais le laisse entendre, même si on est sourd d’oreille. Le suggestif plutôt que le démonstratif, le soi-même au détriment peut-être de l’environnement, comme cet arrêt chez sa tante qui l’accueille plus ou moins, parce que… Et une entente, voire complicité qui se construit par ces échanges d’idées sur la vie. Et la découverte de petits secrets de famille.

C’est touchant et introspectif à la fois. Le ou mieux encore les changements qui s’opèrent en cette âme autrefois possédée par les affres de la foi excessive, s’ouvrent au monde et à la vie. Lou Thompson, dans ce sens, rayonne d’expressivité et de beauté picturale dans ce premier essai pour le grand écran. Simplement souveraine.

Clara change, comme ébahie par la grande ville, filmée par Nathalie Moliavko-Visotzky, une pionnière des images en mouvement ou fixes, selon le moment et qui, ici, manifeste une sorte de plaisir intense à filmer les intérieurs et la ville comme elle devrait être. Mais c’est aussi pour mieux apprivoiser le personnage de Clara, noyau central du film. La caméra suit un parcours psychanalytique.

C’est touchant et introspectif à la fois. Le ou mieux encore les changements qui s’opèrent en cette âme autrefois possédée par les affres de la foi excessive, s’ouvrent au monde et à la vie. Lou Thompson, dans ce sens, rayonne d’expressivité et de beauté picturale dans ce premier essai pour le grand écran. Simplement souveraine.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Nathalie Saint-Pierre

Scénario : Marika Lhoumeau, Nathalie Saint-Pierre
Direction photo : Nathalie Moliavko-Visotzky
Montage : Nathalie Saint-Pierre
Musique : [ pièces classiques et modernes ]

Genre(s)
Comédie dramatique
Origine(s)
Canada [Québec]

Année : 2023 – Durée : 1 h 59 min
Langue(s)
V.o. : français
Sur la terre comme au ciel

Nathalie Saint-Pierre

Dist. [ Contact ] @
Axia Films
[ Extérieur Nuit ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
 Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL 

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

The Old Oak

 PRIMEUR
Sortie prévue
Vendredi 12 avril 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT
Un pub devient un lieu central de rencontres entre deux visions d’une communauté.

CRITIQUE
Luc Chaput

★★★

Solidaires malgré tout

 

Une réfugiée, arrivant par bus nolisé dans le nord de l’Angleterre, photographie de l’intérieur l’accueil difficile que son groupe reçoit.

Le cinéaste Ken Loach retourne encore une fois dans cette région de la Grande-Bretagne pour représenter les conséquences de la désindustrialisation dans certains milieux et les conflits plus ou moins larvés qui arrivent entre des immigrants et des populations présentes depuis bien longtemps.

TJ Ballantyne est le propriétaire du seul pub restant dans cette petite ville dans laquelle les mines de charbon ont fermé. Il y reçoit des  clients réguliers qu’il connaît peut-être depuis l’école primaire puisqu’ ils sont ses voisins aussi. Le pub périclite comme le montre l’action que TJ doit effectuer quotidiennement sur l’enseigne. Une des photos qu’a prise Yara, la réfugiée syrienne, entraîne une vive réaction d’un des manifestants et l’intérêt de TJ pour ce médium amène un rapprochement entre les deux.

Une complicité harmonieuse qui s’installe.

Le scénario de Paul Laverty, habituel complice de Loach, procède par petites touches pour explorer les relations qui s’installent entre une travailleuse sociale et ces migrants et d’autres plus ardues avec des propriétaires de chiens d’attaque. La cinématographie limpide et précise de Robbie Ryan (The Favorite) renforce le caractère documentaire de ce récit dans laquelle la photographie devient un leitmotiv.

La politique sous-jacente d’envoyer ces nouveaux arrivants dans des régions plus pauvres pour réduire les coûts d’installation est évoquée dans ces discussions enflammées entre ces habitués du pub. Charlie, ami d’enfance de TJ, est un des plus réfractaires à cette nouvelle situation. On peut d’ailleurs remarquer une certaine ressemblance entre l’acteur Trevor Fox et le réalisateur Loach, ce qui montre bien que celui-ci a un sens certain de l’ironie.

Cette exploration de la solidarité communautaire faite de multiples petits pas constitue un jalon secondaire mais nécessaire dans cette filmographie immense et presque toujours pertinente…

La plupart des acteurs sont d’ailleurs des amateurs et ils s’en tirent au moins bien dans l’ensemble. Dave Turner, vu dans des rôles secondaires dans les deux films précédents du cinéaste, personnifie TJ avec une humanité tranquille ce qui rend ses sursauts d’émotions plus patents. Ebla Mari, actrice syrienne vivant au Royaume-Uni, incarne en Yara à la fois les espoirs et les tourments de ses concitoyens meurtris avec une individualité dans le regard, la voix et le geste qui sont beaux à voir.

Cette exploration de la solidarité communautaire faite de multiples petits pas constitue un jalon secondaire mais nécessaire dans cette filmographie immense et presque toujours pertinente que j’ai commencé à découvrir, il y a bien longtemps, avec Kes, portrait crépitant de l’amitié entre un garçon et un jeune faucon crécerelle.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Ken Loach

Scénario : Paul Laverty
Direction photo : Robbie Ryan
Montage : Jonathan Morris
Musique : George Fenton

Genre(s)
Drame social
Origine(s)
Grande-Bretagne
France / Belgique
Année : 2023 | Durée : 1 h 53 min
Langue(s)
V.o. : anglais, arabe ; s.-t.a. ou s.-t.f.
The Old Oak : Notre pub

Ken Loach

Dist. [ Contact ] @
TVA Films
[ Wild Bunch International ]

Diffusion @
Cinéma du Musée
 Cinéma du Parc
 Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Tillu Square

PRIMEUR
Sortie prévue
Vendredi 12 avril 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT
À la suite d’un meurtre mystérieux, Tillu, un jeune homme plutôt paresseux, voit sa vie bouleversée.

PRIMEUR
Sortie prévue
Vendredi 12 avril 2024

S A N S
COMMENTAIRES

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Mallik Ram

Genre(s)
Comédie dramatique
Origine(s)
Inde
Année : 2024 – Durée : 2 h 07 min

Langue(s)
V.o. : télougou ; s.-t.a.
Tillu2

Mallik Ram

Dist. [ Contact ] @
Bhargav Gorrepati
[ Sithara Entertainments ]

Diffusion @
Cinémas Starz

Classement
Visa GÉNÉRAL
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

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