P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 09 juillet 2021
SUCCINCTEMENT. Iván, aspirant chef cuisinier, rencontre Gerardo, professeur d’université. C’est le coup de foudre. Mais ils réalisent qu’ils vivent dans société machiste et homophobe. Iván décide de se rendre aux États-Unis, dans le but de revenir chez lui au bout d’un certain temps.
P R I M E U R [ En salle ] Sortie Mercredi 14 juillet 2021
SUCCINCTEMENT.
Entre les accès de colère du plus jeune et les problèmes d’anxiété de la plus vieille, entre des travaux de rénovation de sa maison de banlieue et la gestion d’un horaire ultra chargé, Martin, quadragénaire, peine à décrocher un important contrat qui propulserait enfin sa vie professionnelle.
CRITIQUE.
★★★
texte Élie Castiel
Encore un film où il ne signe pas le scénario, ni en solo, ni en collaboration – Le mirage (2015) – Une nouvelle étape chez ce réalisateur Québécois aux origines binaires, québécoises et italiennes, totalement intégré et qui doit se sentir particulièrement fier d’appartenir à la québécitude. La preuve : des films qui tracent le parcours non seulement d’une vie, mais aussi et surtout d’une mentalité à travers le temps, les époques, les coutumes, la culture, l’identité québécoise à laquelle il a injecté, comme il fallait, ses racines autres. Car c’est de cela qu’il s’agit au Québec cinématographique des quelques dernières années. Propulser l’autre pour se défaire du carcan de l’étranger et entrer de plein fouet dans la dynamique nationale. Même si ce n’est pas toujours le cas.
Les contours légitimes de la filiation
Ici, silence dans la scénarisation, donnant raison et totale liberté à trois auteurs, dont Louis Morissette, pour concocter un étrange guide non dépourvu d’originalité. La famille, la première, en rupture; la seconde, recomposée. La fille de la première, le p’tit gars de la seconde. Et pourtant, le passage de l’un à l’autre, de l’une à l’autre, n’empêche pas le sens de la famille, malgré, bien sûr, les faux pas, les petits règlements de compte sans vraiment d’importance, les mots blessants qu’on se dit, la course à la réussite personnelle (pour que la famille vive dans le confort), s’assurer de vivre encore sa sexualité, on n’est après tout que dans la quarantaine. Parfois elle a envie; d’autres, c’est lui.
Le guide de la famille parfaite n’est pas une comédie comme on l’entend, mais à laquelle on ajoute l’attribut dramatique. Car c’est ainsi la vie, des tours qu’on se joue, des tours qu’on nous joue. Et malgré l’absence dans l’écriture de Ricardo Trogi, on sent sa patte se profiler partout. Car le cinéma, c’est une aventure d’équipe. Pour le reste, un récit épisodique familial sur les quadragénaires banlieusards d’aujourd’hui.
Parler de la filiation aujourd’hui, c’est surtout redéfinir ses contours biscornus, admirables aussi, pour le meilleur « et » pour le pire.
Émilie Bierre (de l’incomparable Les nôtres) est étincelante, manipulant les divers registres avec un engouement contagieux. Mais il y a surtout Louis Morissette. On veut vraiment oser dire qu’il est parfait. Son rapport à la caméra se tisse au fur et à mesure de l’action, collant aux mots qu’il a cosignés des gestes, des mouvements, des expressions, des façons de faire qui le dépasse sans doute. Il peut être drôle, triste, tendre, agité. Et les autres participant(es) s’avèrent également ses alliés de la première heure, les siens, mais aussi ceux et celles de Trogi, croyant fermement au projet. Que demander de plus? Bien entendu, n’oublions pas l’acteur fétiche de notre réalisateur depuis quelque temps, Jean-Carl Boucher qui, tout en jouant un petit rôle, n’en demeure pas moins présent.
Le guide de la famille parfaite n’est pas une comédie comme on l’entend, mais à laquelle on ajoute l’attribut dramatique. Car c’est ainsi la vie, des tours qu’on se joue, des tours qu’on nous joue. Et malgré l’absence dans l’écriture de Ricardo Trogi, on sent sa patte se profiler partout. Car le cinéma, c’est une aventure d’équipe. Pour le reste, un récit épisodique familial sur les quadragénaires banlieusards d’aujourd’hui.
Parler de la filiation aujourd’hui, c’est surtout redéfinir ses contours biscornus, admirables aussi, pour le meilleur « et » pour le pire.
SUCCINCTEMENT. Floués par un avocat et un banquier véreux, les membres d’une coopérative agricole argentine échafaudent leur revanche.
CRITIQUE.
★★★ ½
texte Luc Chaput
La révolte des sans-grades
Un homme se remémore les nombreux bons moments de sa vie avec son épouse récemment décédée. Un souvenir le conduit à une séquence d’une comédie policière américaine des années 60 qui lui permet de résoudre un problème urgent.
À cause de la situation économique de son pays, Domingo Cavallo, le ministre de l’Économie argentine, décide de réduire considérablement les retraits des banques et les sorties d’avoirs du pays. Cette mise en œuvre du 1er décembre 2001 est appelé le Corralito et c’est dans ce contexte difficile que se déroule ce film. Pour contrer la morosité ambiante, des amis décident de fonder une coopérative pour acheter une usine de leur région agricole. Le scénario du réalisateur et d’Eduardo Sacheri adapte le roman La noche de la Usina de ce dernier.
Rapidement la diversité des caractères, des opinions politiques et des amitiés conflictuelles est mise en évidence dans le déroulement de l’action qui permet de réunir la somme. Le corralito décrit au début permet à un gérant de banque et à un avocat de soutirer par un tour de passe-passe les montants prêts pour l’achat de l’immeuble et le lancement des opérations.
La diversité des caractères, des opinions politiques et des amitiés conflictuelles est mise en évidence dans le déroulement de l’action.
Frappé directement, le groupe vacille car certains sont atteints plus que d’autres. Fermín, ancienne étoile régionale de foot, est le centre du groupe et le liant entre cette bande de copains. Ricardo Darín diminue son aura de star nationale dans ce rôle où il retrouve le réalisateur de la comédie excentrique El Chino(Un cuento chino) et l’auteur du roman et coadaptateur avec Juan José Campanella de El secreto de sus ojos (Dans ses yeux), gagnant de l’Oscar en langue étrangère en 2010. Après un épisode plus tragique qui rend l’enjeu plus direct, les péripéties dans lesquelles chaque membre du groupe devient un rouage nécessaire en montrant ses aptitudes se déroulent avec une précision bonhomme dirigée avec doigté par le réalisateur.
La fin prédite avec hargne dès les premiers instants par Fermin arrivera. Le trajet ainsi que les protagonistes auront été assez colorés pour que cette comédie socialo-policière et se situe à peu près à mi-chemin entre les empotés du célèbre I soliti ignoti(Le Pigeon) de Mario Monicelli et les riches doués de la fameuse série Ocean’s Eleven(L’inconnu de Las Vegas), de Steven Soderbergh.
Après un épisode plus tragique qui rend l’enjeu plus direct, les péripéties dans lesquelles chaque membre du groupe devient un rouage nécessaire en montrant ses aptitudes se déroulent avec une précision bonhomme dirigée avec doigté par le réalisateur.