Werewolves Within

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 25 juin 2021

SUCCINCTEMENT.
Lorsqu’un projet de pipeline crée des hostilités entre les résidents d’une petite ville, un garde forestier nouvellement arrivé doit maintenir la paix après qu’une tempête de neige a confiné les habitants dans un ancien pavillon.

CRITIQUE.

★★ ½

texte
Luc Chaput

       Dans un village médiéval, autour d’un feu, des personnes discutent pour savoir laquelle d’entre elles est un loup-garou dans ce jeu vidéo d’Ubisoft sorti fin 2016. Grâce à son succès, la compagnie a décidé d’en produire une adaptation cinématographique.

L’action se déroule maintenant à l’époque contemporaine dans un village montagneux américain, Beaverfield, centre de villégiature où un hôtel est distant du village. Une grosse tempête de neige a bloqué les routes extérieures et plusieurs villageois se retrouvent donc dans ce lieu clos. L’intrigue reprend les tropes du tueur éliminant des individus comme dans le célèbre And Then There Were None d’Agatha Christie, maintes fois adapté au cinéma.

L’humain est un

loup-garou pour

ses semblables

Un nouveau garde forestier noir et plutôt timide devient, par sa fonction, le meneur de jeu contesté par l’escalade des tensions dues à la découverte de corps déchiquetés. L’hypothèse du loup-garou est lancée et les insultes et autres vannes fusent. Sont ici réunies ces personnalités qui sont plutôt des types, le riche couple gai flamboyant, le promoteur du pipeline millionnaire et grand chasseur, la scientifique paranoïaque, le couple de commerçants du village, la propriétaire de l’hôtel, la gentille postière et le garde. Les impulsions du scénario de Mishna Wolff (sic) vers la caricature sont renforcées par le jeu plutôt large des acteurs sauf dans le cas de Sam Richardson et Milana Vayntrub.

La mise en scène de Josh Ruben amène quelques secousses mais trop facilement désamorcées par les rires subséquents. La solution apparaîtra évidente à certains. Mais encore une fois après Assassin’s Creed de Justin Kurzel, la réussite filmique n’est pas au rendez-vous pour cette entreprise d’images de synthèse.

… après Assassin’s Creed de Justin Kurzel, la réussite filmique n’est pas au rendez-vous pour cette entreprise d’images de synthèse.

Un nouveau garde forestier noir et plutôt timide devient, par sa fonction, le meneur de
jeu contesté par l’escalade des tensions dues à la découverte de corps déchiquetés.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Josh Ruben

Scénario
Mishna Wolff

Direction photo
Matt Wise

Montage
Brett W. Bachman

Musique
Anna Drubich

Josh Ruben.

Genre(s)
Comédie d’épouvante

Origine(s)
États-Unis

Année : 2021 – Durée : 1 h 37 min

Langue(s)
V.o. : anglais

Werewolves Within

Dist. [ Contact ]
Cinéma du Parc
[ @ IFC Films ]

Classement (suggéré)
Interdit aux moins de 13 ans

En salle(s) @

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Zola

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Mercredi 30 juin 2021

SUCCINCTEMENT.
Zola, serveuse dans un établissement de restauration rapide, fait aussi des danses érotiques dans les bars de son quartier. Un soir, Stefani, une cliente à l’allure délurée, lui fait une étrange proposition, apparemment joliment lucrative.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Élie Castiel

            Avant tout, mentionnons la performance extraordinaire de Nicolas Braun, un grand mec, 1,98 m, maigre, du type joueur de basket, candidement nerd, mais d’une présence étourdissante, volant quasiment la vedette aux deux complices, pourtant absolument époustouflantes dans des rôles complexes, là où saloperie, sexe qui se vend et parcours psychologiques à coups de sauces diverses, surtout dans le cas de Zola, se conjuguent à tous les temps.

Tweeter a, comme tout le monde le sait, ses raisons d’exister dans un monde où l’écran du iPhone ou du PC a remplacé le face à face. Pour le cinéma (et pour la vie), un champ/contrechamp virtuel qui établit les nouvelles règles d’un étrange jeu entre la technologie et le corps physique. C’est sans doute de cela, parmi d’autres thèmes qui l’interpellent, qu’a voulu parler Janicza Bravo, au prénom Europe-de-l’Est comme dans le bon vieux temps. On ne s’en lasse jamais.

Bravo se considère Latina, de parents Juifs originaires du Panama. Mais son attitude, sa démarche, sa dégaine, sa maîtrise dans la réalisation nous font croire qu’elle conçoit le cinéma, donc moyen d’expression idéal, où la mouvance blatino, née il n’y a pas longtemps dans les rues des centres urbains américains, notamment à New York, se distingue par ce comportement réconciliateur, frontal, complice, entre les Noirs et les Latinos, issus d’une immigration très souvent mal interprétée.

Dans Zola, des tweets posés (ou plutôt postés) par la principale intéressée, suivi de l’écrit d’un certain David Kushner – En 2016, il écrit un article dans l’incontournable Rolling Stone qui fait sensation,  « Zola Tells All: The Real Story Behind the Greatest Stripper Saga Ever Tweeted – a créé chez Bravo, une remise en question de l’art de la scénarisation et de la mise en scène : les idées ne viennent plus des multiples observations de la vie ou expériences propres à soi, mais d’un compte Twitter, qui lui se nourrit régulièrement d’actes et d’événements de notre quotidien et sert largement à des règlements de comptes.

Mais reste le souci de la vérité. Mensonges? Facéties? Le Tweet devient comme un témoin à charge comme dans un tribunal et si l’on veut paraître plus dramatique, une sorte de confessionnal laïc où le religieux serait totalement exclu.

Tweeter a aussi

ses bonnes raisons

Comme un jeu de séduction aussi sensuel que consensuel… mais pas plus.

Reste un film entre le drame social, la comédie dramatique de mœurs et un film sexy qui n’a pas honte de montrer que le sexe physique est un atout majeur vital, un attribut biologique de l’existence qu’on ne peut absolument pas refuser. Et les deux actrices sont craquantes, bien sûr, chacune à sa façon : libres, dégênées, perverses, flirtant avec l’interaction des races comme s’il s’agissait d’un doigt d’honneur magistral à D. Trump. Les  temps changent. Parfois pour le pire, mais aussi pour le mieux.

Et il y a un film avec deux comédiennes incroyables; Zoe, magnifique Taylour Page, remarquée récemment dans le brillant Ma Rainey’s Black Bottom / Le Blues de Ma Rainey, de George C. Wolfe; et Riley Keough, maîtrisant divers registres, au jeu soutenu dans Under the Silver Lake (2018), de David Robert Mitchell.

Dans le cas de Bravo, plusieurs épisodes de téléséries, quelques courts et un premier long métrage plutôt confidentiel, Lemon (2017), racontant les déboires d’une rupture, en quelque sorte la sienne avec le comédien Brett Gelman, jouant son propre rôle.

Zola est donc son opera prima où le scénario est non seulement extérieur, mais se base sur les nouvelles façons dont nous concevons la communication avec l’humanité. D’où une mise en scène qui garantit le rapprochement entres les personnages, quelques mouvements de caméra éloignés qui situent les lieux, souvent spacieux, comme des prisons pour les quelques personnes qui s’y trouvent. Un jeu entre l’enferment et la liberté de bouger, même si les obstacles sont incontournables.

Il y a une temporalité aussi, consistant à briser le moment, toutes ces routes d’une certaine Amérique qu’on traverse droites, comme des courses en avant d’un je-ne-sais-quoi qui ne se définit jamais. Le fameux « rêve américain » n’est plus celui qu’on nous toujours transmis (car il n’a jamais été) mais celui qui permet la débrouillardise, se tenir éloigné des emmerdes, tout en les provoquant, par instinct de jouissance sans doute, pour se prouver à soi-même qu’on existe, pour savourer chaque instant. L’Oncle Sam n’est plus un héros (Blanc) de guerre, mais quelqu’un rempli de paradoxes et de contradictions.

Dans chaque scène, Bravo pense à ces enjeux capitaux où vivre devient un jeu permanent, pérenne même puisqu’il se transmet d’une personne à l’autre. Et une première séquence où les deux futures complices, l’une Blanche, l’autre Noire, se regardent l’une en face de l’autre. Comme un jeu de séduction aussi sensuel que consensuel… mais pas plus; c’est là que ça s’arrête. Le cliché de la relation lesbienne est totalement évacué, et c’est tant mieux. Janicza Bravo tient fortement les rênes de sa proposition.

Reste un film entre le drame social, la comédie dramatique de mœurs et un film sexy qui n’a pas honte de montrer que le sexe physique est un atout majeur vital, un attribut biologique de l’existence qu’on ne peut absolument pas refuser. Et les deux actrices sont craquantes, bien sûr, chacune à sa façon : libres, dégênées, perverses, flirtant avec l’interaction des races comme s’il s’agissait d’un doigt d’honneur magistral à D. Trump. Les  temps changent. Parfois pour le pire, mais aussi pour le mieux.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Janicza Bravo

Scénario
Janicza Bravo

Jeremy O. Harris
D’après les Tweets de A’Ziah “Zola” King &
un article de David Kushner dans Rolling Stone,
à partir des Tweets de King

Direction photo
Ari Wegner

Montage
Joi McMillon

Musique
Mica Levi

Janicza Bravo.

Genre(s)
Comédie noire

Origine(s)
États-Unis

Année : 2020 – Durée : 1 h 26 min

Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.f.

@zola

Dist. [ Contact ] @
V V S

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Érotisme / Violence ]

En salle(s) @
Cinéma du Parc
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

12 Mighty Orphans

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 18 juin 2021

SUCCINCTEMENT.
En 1938, Rusty Russell devient professeur et entraîneur de football à la maison Masonic, un orphelinat de Fort Worth, au Texas.

CRITIQUE.

★★ ½

texte
Luc Chaput

Épopée improbable

Un entraîneur de football arrive dans un orphelinat du Texas pour prendre son poste. Les conditions de travail durant la Grande Dépression n’y sont pas très bonnes. Le lendemain de la première rencontre avec ses possibles joueurs, il visite les autres départements de l’orphelinat et arrête le geste d’un confrère qui veut punir énergiquement un de ceux-ci. Le conflit commence alors entre les deux.

Le scénario de Lane Garrison, Kevin Meyer et du producteur texan Ty Roberts reprend des éléments d’une histoire vraie racontée en moult détails par le journaliste Jim Dent dans un livre au long titre qui résume parfaitement le sujet Twelve Mighty Orphans: The Inspiring True Story of the Mighty Mites Who Ruled Texas Football. L’intrigue commence dans les années 30 alors que l’entraîneur-professeur Rusty Russell est depuis 1927 dans cette institution de Fort Worth soutenu et dirigé par l’organisation franc-maçonne texane. Le long métrage réalisé par Ty Roberts reprend les tropes du film de David contre Goliath mais dans un style qui rappelle les téléfilms éducatifs moyens. La plupart des personnages sont dessinés à grand trait et les méchants sont tellement évidents que l’on s’attend dès le départ à leur échec retentissant.Suite

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