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Le lycéen

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 09 décembre 2022

SUCCINCTEMENT.
Lucas a 17 ans quand soudain son adolescence vole en éclats. Avec l’aide de son frère, monté à Paris, et de sa mère, avec qui il vit désormais seul, il va devoir lutter pour apprendre à espérer et aimer de nouveau.

 

Un

garçon

formidable

CRITIQUE.

★★★★ 

texte
Élie Castiel

Dans notre recension sur l’essai de Mathieu Champalaune, Christophe Honoré, les corps libérés, nous rapportions que « Ce qui fascine Champalaune, c’est surtout et avant tout, les lieux du corps, leurs correspondances, à soi-même et aux autres. » C’est en tout cas, ce qu’il observe, comme sans doute la plupart des spectateurs, dans le cinéma du cinéaste français.

Pour qui le sens de la rigueur se fait sentir à chaque nouveau projet. Comme dans Le lycéen, où le corps, encore une fois, s’investit dans toute la logique des situations (la mort du père – incarné par Honoré lui-même, rôle bref mais chargé de signification, apprentissage de l’amour physique chez Lucas, l’approche au corps des autres, à sa propre physicalité). Une façon comme une autre de tracer les étapes convenues, et parfois contournées, vers l’âge adulte.

Aimer même si l’objet du désir ou premier amour a plus de dix ans que lui. Qu’importe. Malgré un film de deux heures, pas de moments morts dans Le lycéen, chaque séquence où la psychologie brille par sa persévérance à établir des lieux de connivence entre le vécu et l’attendu.

Le titre anglais, Winter Boy, n’est pas choisi au hasard, mais demeure en droite ligne avec la saison où se passe le film, l’hiver, neige partielle ou pas. Saison glauque, mais par péjorativement, pour signifier les sentiments que l’on sent à chaque nouvelle situation entre les personnes impliquées dans ce récit post-deuil – comment vivre avec le vide laissé par le disparu!

Une tentative de transgresser pudiquement les interdits entre générations.

Lucas, formidable Paul Kircher, entame avec une dextérité audacieuse, quoique teinté de sensibilité, cet âge de la vie où tout n’est plus le même. Au contraire, se transforme à vue d’œil sans qu’on s’en rende compte.

L’exergue « à mon père » dans le générique de fin explique le côté autobiographique du film, sa trajectoire vers quelque de déjà senti aussi excitant que troublant. Les affrontements, les confidences, les questionnements et tous ces désarrois prennent des formes le plus souvent illicites ou incarnées. Christophe Honoré, comme d’habitude, opte pour la litote, cette simplicité qui consiste à montrer le plus possible tout en gardant ses distances.

Tout est dans l’écriture, le scénario signé par le réalisateur lui-même. Un texte dont la tendresse des mots, la richesse de la langue (française), même celle du quotidien, se laisse envahir par ces tours de passe-passe narratifs qui se transforment soudainement en de brillantes intrusions dans le domaine de l’intime.

En quelque sorte, Le lycéen est un film désespérément cinématographique, tragique, mais ouvert à toutes les possibilités dans son humanisme et ses différences dans le comportement. Seul l’amour règne. Particulièrement lorsque les multiples tonalités musicale du versatile Yoshihiro Hanno tirent leur origine de l’affect.

Autre caractéristique, le cinéma hexagonal a toujours présenté le romanesque hétérosexuel, la carte du tendre, avec une insistance qui présente la différence comme un dérèglement. Honoré, dans toute son autonomie de la pensée, voire réfléchie, revendique l’homosexualité de Lucas comme quelque chose de naturel face à un monde qui relève encore des défis.

Dès le départ, pour user d’une formule rudimentaire, le jeune homme affirme sa sexualité, ses désirs, même si parfois imprécis dû à sa jeunesse – comme chez les Anglo-Saxons, queer n’est plus une insulte, le vocable a été récupéré ; pour les Français, pédé ne l’est plus dans certains cercles. Les deux orientations sexuelles se trouvent donc, pour Christophe Honoré, sur la même longueur d’onde.

En quelque sorte, Le lycéen est un film désespérément cinématographique, tragique, mais ouvert à toutes les possibilités dans son humanisme et ses différences dans le comportement. Seul l’amour règne. Particulièrement lorsque les multiples tonalités musicale du versatile Yoshihiro Hanno tirent leur origine de l’affect.

Rien de moins pour un cinéaste de la verve intransigeante de Christophe Honoré.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Christophe Honoré

Scénario
Christophe Honoré

Direction photo
Rémy Chevrin

Montage
Chantal Hymans

Musique
Yoshihiro Hanno

Christophe Honoré.
Une certaine psychologie du corps.

Genre(s)
Drame psychologique
Origine(s)
France
Année : 2022 – Durée : 2 h 02 min
Langue(s)
V.o. : français

Le lycéen

Dist. [ Contact ] @
Axia Films
Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Plan A

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 09 décembre 2022

SUCCINCTEMENT.
1945. Un groupe de survivants juifs de la Shoah planifient leur vengeance à l’encontre des nazis. Ils lancent l’opération secrète « Plan A ».

S A N S
COMMENTAIRES.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Doron Paz
Yoav Paz

Genre(s)
Drame de guerre
Origine(s)
Israël

Allemagne
Année : 2021 – Durée : 1 h 49 min
Langue(s)
V.o. : anglais

Plan A

Dist. [ Contact ] @
[ Menemsha Films ]
Diffusion @
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

Classement (suggéré)
Interdit aux moins de 13 ans

Spoiler Alert

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 09 décembre 2022

SUCCINCTEMENT.
Adaptation des mémoires du journaliste Michael Ausiello, récit des onze mois passés entre le moment où son compagnon s’est vu diagnostiquer un cancer en phase terminale, et le décès de ce dernier.

 

Échanges

vaguement

dispersés

CRITIQUE.

★★★

texte
Élie Castiel

Qu’il soit question de cinéma indépendant LGBTQ+ ou celui produit par un major, dont c’est le cas de Spoiler Alert (Universal Pictures), la réalité homosexuelle est la plupart du temps assujettie à des codes bien précis relevant du mélodrame ou des clichés associés au vécu de cette tranche de la population. Et pourtant, force est…

Toujours est-il que le cinéaste, entre autres, du très accompli The Big Easy / Mal d’amour (2017) et plus récemment de l’incompris The Eyes of Tammy Faye / Dans les yeux de Tammy Faye (2021) cadre la dynamique gaie, du moins dans une première partie, dans des lieux communs (les inévitables séquences dans les clubs, les nombreuses dragues, cette tendances à ne s’intéresser qu’à l’immédiat). Jusqu’ici tout va plus ou moins bien (puisque ces séquences sont toujours bien reçues), jusqu’à ce que l’un des deux partenaires reçoive le diagnostic du médecin.

Ce qui aurait pu être un mélodrame (comme le pensent d’aucuns) se transforme en « drame », les paroles se retiennent, les visages expriment la douleur, la perte annoncée, les regrets d’avoir mal agi l’un envers l’autre s’exprime par bribes, les escapades inavouées se délient.  Pourtant, on convient qu’une relation homosexuelle (notamment entre deux hommes, et malgré la morale publique) ne suit pas les mêmes codes de comportement que celle entre personnes hétérosexuelles. La dynamique sexuelle, affective, l’indépendance de caractère entre chacun des deux partenaires suivent des codes de conduite totalement divergents.

Le face à face, comme soutien de tous les possibles.

Sur certains points, « une relation amoureuse entre deux hommes n’est pas la même qu’entre un homme et une femme ». Les enjeux sont différents, succomber aux tentations peut être affaire plus courante, les intérêts en termes de carrière ou de changement de lieu de résidence ne subissent pas la même trajectoire que dans une famille, comme on disait autrefois, nucléaire. Bon, il y a des couples gais et lesbiens avec des enfants et les changements de vie affectent la population dans son ensemble. On en convient.

Spoiler Alert joue sur deux pôles d’attraction : la personnalité sympathique des deux garçons (amis, amants) dont il est question, la totale disponibilité de l’un, les quelques doutes de l’autre ; et puis, la maladie, où la vie, dans les deux cas, s’arrête momentanément pour ne tenter que cette incontournable impossibilité d’espérer, de croire à la survie. Tous les miracles sont permis dans la pensée intime.

[ … ] pour une véritable percée dans le cinéma LGBTQ+, le film de Christophe Honoré, également sorti cette semaine (voir ici.) affirme autant de lyrisme que de vulnérabilité.

Sur ce point, le film de Michael Showalter fonctionne bien. L’émotion est prenante (notamment lorsqu’on s’aperçoit, intimement, que ces moments ont été vécus dans la réalité / auto-sic), la justesse de tons, les variantes du quotidien, les enjeux psychologiques du déni, et dans le même temps devoir réévaluer sa propre vie, une joute aussi injuste que difficile à éviter, particulièrement lorsque le reste de la vie continue de mener son cours. Showalter, une fois de plus, manifeste un certaine sensibilité à saisir ces moments de tristesse incontournable, ces instants où le monde semble s’arrêter avant de reprendre ses droits.

Son film aurait pu s’avérer intacte, mais demeure quand même senti malgré son côté hybride. Soulignons que les deux acteurs principaux, Jim Parsons (incarnant Michael Ausiello) et Ben Aldridge (Kit Cowan) manifestent autant de sincérité que de présence.

Mais pour une véritable percée dans le cinéma LGBTQ+, le film de Christophe Honoré, également sorti cette semaine (voir ici.) affirme autant de lyrisme que de vulnérabilité.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Michael Showalter

Scénario
David Marshall Grant
Dan Savage
D’après le livre de Michael Ausiello
Spoiler Alert : The Hero Dies

Direction photo
Brian Burgoyne

Montage
Peter Teschner

Musique
Brian H. Kim

Genre(s)
Mélodrame
Origine(s)
États-Unis
Année : 2022 – Durée : 1 h 52 min
Langue(s)
V.o. : anglais / Version française

Divulgâcheur

Dist. [ Contact ] 
Universal Pictures
Diffusion @
Cineplex
                                         [ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

1 345 346 347 348 349 789