63 Up
Semaine 50 : du Ven 13 au Jeu 19 déc 2020
EN QUELQUES MOTS
En 1964, le réalisateur Michael Apted sélectionne 14 enfants britanniques âgés de 7 ans, issus de différents milieux socio-économiques, pour suivre leur évolution personnelle. Les rencontres ponctuelles ont lieu tous les 7 ans et s’échelonnent sur 56 ans dans le but de brosser le portrait du pays à l’an 2000.
Primeur
Critique
★★★ ½
Portraits en coupe transversale
Luc Chaput
Deux couples se rencontrent à l’aéroport de Melbourne. L’un des hommes est mulâtre londonien, l’autre est depuis longtemps australien. Symon et Paul sont amis depuis l’orphelinat anglais où ils se sont rencontrés dans les années 60 avant l’émission 7 Up où ils étaient deux des quatorze enfants. Ils sont encore amis depuis ce temps. C’est sur ce passage du temps et sur les aléas de la vie que cette grande télésérie s’est construite au fil de 56 ans.
Projet de Tim Hewat, Australien travaillant pour la télé britannique Granada, la première émission de quarante minutes visait à présenter 14 enfants de différentes classes sociales et de plusieurs régions afin de les interviewer sur leurs aspirations. Le réalisateur canadien Paul Almond la réalisa et l’émission étonna en 1964 dans le paysage alors guindé de l’offre télévisuelle britannique. Michael Apted, qui était un des recherchistes, décida de retrouver les adolescents sept ans plus tard pour voir ce qu’il y avait de changé et de constant afin de donner d’autres éléments de réponse au dicton jésuite « Montrez-moi un enfant de 7 ans, je vous dirai ce que sera l’adulte ».
Par leurs présences et le travail d’Apted et Lewis, ils sont donc devenus des quidams représentatifs de l’évolution de notre société.
Accompagné de la productrice Claire Lewis, Apted, qui était devenu un réalisateur reconnu (entre autres, Coal Miner’s Daughter / La fille du mineur, en 1980), continua à les revoir ainsi à ces intervalles réguliers de sept ans. Des participants se retirèrent de l’aventure et d’autres restèrent en partie parce que cela leur avait amené la notoriété et aussi c’était une manière d’établir un bilan régulier de leur vie.
Le petit nombre de jeunes filles au départ amena entre autres plus tard la sortie de Jackie qui trouvait qu’Apted n’avait pas compris la place de plus en plus grande des femmes dans l’économie et la société britannique. De même la présence d’un seul enfant métis ne reflète pas la diversité multiculturelle existant même alors dans ce pays.
Ce dernier long métrage qui pourrait être l’ultime est la version cinéma d’une émission télé de 219 minutes qui connut un grand succès en juin dernier en Grande-Bretagne. Les participants n’y sont encore désignés que par leurs prénoms. Il est pourtant aisé maintenant avec Internet d’en savoir plus sur chacun d’eux qui sont donc de moins en moins anonymes.
Le montage rapide de Kim Horton permet un survol des éléments biographiques importants de chacun depuis le début. Une entrevue, menée avec une empathie certaine par Apted ou Lewis, montre les différences existant encore dans les conditions économiques des participants et pour certains les effets dévastateurs de la crise et des coupures gouvernementales. Revoir ces personnes a pour effet de prendre des nouvelles de connaissances ou d’amis et de comparer pendant la projection et surtout après les similarités et les différences entre les spectateurs et les protagonistes. Par leurs présences et le travail d’Apted et Lewis, ils sont donc devenus des quidams représentatifs de l’évolution de notre société.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Sortie
Ven 13 déc 2019
Réal.
Michael Apted
Genre(s)
Documentaire social
Origine(s)
Grande-Bretagne
Année : 2019 – Durée : 2 h 25
Langue(s)
V.o. : anglais
63 Up
Dist. @
Métropole Films
Classement
Tous publics
En salle(s) @
Cinéma du Parc
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]