Petite sœur

PRIMEUR
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Sortie
Vendredi 15 janvier 2021

SUCCINCTEMENT
Une auteure allemande prend soin de son frère jumeau, acteur célèbre gravement malade.

CRITIQUE.

texte
Luc Chaput

★★★ ½

De l’écoute attentive

Lors d’un séjour dans les Alpes suisses, Sven et Lisa, chacun avec un des deux enfants de celle-ci, se disputent une course amicale en luge. Peu de temps après la course, ragaillardi, Sven disparaît pour quelques heures.

Les cinéastes Stéphanie Chuat et Véronique Reymond sont aussi actrices et metteures en scène de théâtre. Cet amour de la scène et des liens entre théâtre et la vie irrigue leur scénario. Le lied de Brahms qui orne le générique du début et donne son titre original au film apporte déjà des indications sur la possible issue de ce drame familial. Lisa, jumelle née deux minutes après Sven, a toujours été la petite sœur et Sven est dans le milieu théâtral allemand une valeur reconnue. Marthe Keller insuffle une certaine hauteur comique au rôle de leur mère actrice brechtienne par ses observations critiques sur les œuvres de sa fille.

Lisa a participé directement au combat de Sven contre le cancer. Le scénario oppose donc tout d’abord la grisaille de Berlin et de ses tréteaux à la blancheur souriante d’une station de haute montagne suisse. L’évolution de la maladie de Sven dans ce cadre enchanteur souligne les fissures dans le couple de Martin et Lisa. La caméra de Filip Zumbrunn, aussi attentive aux modulations des acteurs dans les scènes restreintes  à deux ou trois, capte avec une égale dextérité les envolées réelles ou métaphoriques que suscitent les grands espaces.

… le duo de réalisatrices suisses s’abreuve ici à la culture germanique pour nous faire part de belles variations sur les relations fraternelles.

La référence à Hansel et Gretel, implicite dans les paroles du lied , déploie ses ailes plus tard. La complicité entre ces deux grands comédiens est belle à voir car ils font flèche de tout bois dans les moments plus intimes. L’interprétation de Nina Hoss (Phoenix) est plus mesurée dans ses effets pendant une grande partie de l’histoire, montrant la place centrale que Lisa occupe dans cette constellation familiale avant que les événements la fassent réagir plus directement. Lars Eidinger (Personal Shopper), dans son élément puisque le théâtre de Berlin dans le film est celui de sa troupe, peut se permettre de plus grands effets de manche puisque Sven est l’extraverti de la fraternité et trouve également des ressources sarcastiques face à la maladie.

Auteures d’un premier long métrage de fiction, La petite chambre, avec Michel Bouquet, bien reçu en 2010,  le duo de réalisatrices suisses s’abreuve ici à la culture germanique pour nous faire part de belles variations sur les relations fraternelles.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Stéphanie Chuat
Véronique Reymond

Scénario
Stéphanie Chuat
Véronique Reymond

Images
Filip Zumbrunn

Montage
Myriam Rachmuth

Genre(s)
Drame psychologique

Origine(s)
Suisse

Année : 2020 – Durée : 1 h 39 min

Langue(s)
V.o. : allemand, français et anglais / s.-t.a. ou s.-t.f.
My Little Sister
Schwesterlein

Dist.
[ Beta Cinema | Film Movement ]

Classement (suggéré)
Interdit aux moins de 13 ans

Diffusion @
Cinéma Moderne

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]