The Essential Link: The Story of Wilfrid Israel
INÉDIT.
[ Découverte ]
SUCCINCTEMENT
Au cours des années 1930 et 1940, un certain Wilfrid Israel, lui-même Juif de Berlin, a réussi à sauver des milliers de ses compatriotes grâce à des négociations secrètes avec les Nazis.
CRITIQUE.
texte
Élie Castiel
★★★★
On entend souvent dire qu’on a trop couvert le thème de l’Holocauste; néanmoins, force est de souligner que certains « héros » de cette période néfaste de l’Histoire de l’humanité sont passés inaperçus ou autrement dit, méconnus de la plupart des gens.
Comme c’est le cas de Wilfrid Israel, ce fils de propriétaire d’un grand magasin de Berlin de la fin du 19e siècle et qui, lors des évènements que nous connaissons, a aidé des milliers de ses concitoyens de confession juive à partir pour l’étranger, notamment par le biais de l’opération Kindertransport.
Dont, partir pour la Palestine, là où au Kibboutz Hazorea, où est né le jeune réalisateur, on a érigé une sorte du Musée à la mémoire de ce « juste parmi les nations » et que le mémorial Yad Vashem ne reconnaît toujours pas. À bien observer, il n’est guère surprenant que ce soit à cause de son homosexualité, pourtant bien cachée. Mais bon, essayons de ne pas trop conjecturer.
La boîte de Pandore
D’ailleurs, dans le film, le cinéaste s’attache très peu (à peine quelques phrases énoncées) à cet aspect de la vie d’Israel, optant plutôt et à raison pour sa démarche héroïque à sauver des vies, à la manière du célèbre Oskar Schindler. Mais Wilfrid Israel est juif et il réussit quand même à négocier avec les autorités allemandes à coups de grandes sommes, de savoir-faire, d’habiletés d’homme d’affaires et pourquoi pas, de connaisseur d’art et de musique. Cet aspect rend l’Histoire de la Shoah encore plus palpitante, arborant des paradoxes qui nous laissent pantois devant une époque insaisissable. En fait, force est de souligner que fort probablement, dans son inconscient, le projet du Grand Führer voulant se débarrasser des Juifs d’Europe était une entreprise non seulement diabolique, mais encore plus irréalisable.
En fin de compte, The Essential Link: The Story of Wilfrid Israel est comme une boite de Pandore qu’on aurait ouvert, faisant ainsi jaillir tous les malheurs d’une époque déterminé. Mais avec des personnages comme Israel, les défis peuvent être affrontés, quitte à sacrifier quelques vies pour sauver des milliers d’autres.
Par le biais des documents d’archives et des entrevues avec des personnes qui ont connu ce brave méconnu, l’Israélien Yonatan Nir, à qui l’on doit quelques autres documentaires, déconstruit en quelque sorte le documentaire classique. La parole, les mots règnent. Les documents d’archives témoignent d’une Histoire tragique, d’une fin de première moitié du XXe siècle atteinte du poids de la
folie, de l’urgence de témoigner, de posséder le quotidien et le rendre le plus humainement possible.
En fin de compte, The Essential Link: The Story of Wilfrid Israel est comme une boite de Pandore qu’on aurait ouvert, faisant ainsi jaillir tous les malheurs d’une époque déterminé. Mais avec des personnages comme Israel, les défis peuvent être affrontés, quitte à sacrifier quelques vies pour sauver des milliers d’autres.
Le passé en noir et blanc succombe à la couleur des temps actuels dans un Israël qui, malgré tout, tente d’oublier une triste histoire pas si éloignée.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Yonatan Nir
Scénario
Ilan Baer, Ophir Baer
Yonatan Nir
Direction photo
Yoav Kleinman
Montage
Tal Brog
Origine(s)
Israël
Année : 2016 – Durée : 1 h 11 min
Langue(s)
V.o. : hébreu, allemand, anglais / s.-t.a.
HaIsh HaNeelam – Sipuro Shel Wilfrid Israel
Dist. @
[ Highlight Films ]
Diffusion
Disponible pour location ou achat @
https://vimeo.com/ondemand/essentiallink
Classement (suggéré)
Tous publics
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½ [ Entre-deux-cotes ]