La lutte des classes
PRIMEUR
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Sortie
Vendredi 19 février 2021
SUCCINCTEMENT
Réalisant que leur fils est le seul Blanc à fréquenter l’école publique du quartier multiethnique de leur petite banlieue de Paris, un musicien anticonformiste et son épouse, avocate d’origine maghrébine, remettent en question leurs convictions républicaines.
CRITIQUE.
texte
Élie Castiel
★★★
Surtout s’il s’agit d’une satire, ou encore d’un regard parfois mi-figue, mi-raisin. D’une proposition dénuée de raison parce que trop gentille à force d’édulcoration et de bobos qui se dégagent de cette comédie un brin nostalgique, un brin se voulant épatante.
En passant par quatre chemins
Mine de rien, les comédiens semblent se donner à cœur joie dans cet exercice cinématographique qui se veut également sincère mais qui, comble de l’erreur, se jette dans la gueule du loup. Heureusement, le canidé carnivore n’a pas vraiment faim et ne fait point de victimes, ou presque, sans grandes conséquences. Dans cette école publique, ce sont tous des enfants racisés, sauf pour le seul enfant Blanc, fils du couple en question; l’école Jean-Jaurès que les adultes appellent selon les nouveaux modes d’expression en France, Jeanjaur. Bon, arrêtons de trop nous plaindre.
Les classes sociales, celle qui envoient leurs enfants au privé, et puis les autres. Sofia, de parents issus du Maghreb, est, croit-elle, assimilée au pays d’accueil. Paul est batteur punk, ce qui complique quand même les choses, d’autant plus qu’il a un côté anarchisant hérité d’une jeunesse passée qu’il semble encore mener.
Et il y a les autres, les amis-couples mariés qui ont décidé de placer leurs enfants dans le privé. S.O.S. racisme. La suite, vous devinez, prétexte à scènes rigolotes, selon le degré de votre sens de l’humour.
Et j’oublie, dans le rôle de Corentin, qu’on appelle Coco (infantilisant malgré l’âge du petit), Tom Lévy est magnifique, d’un naturel désarmant, grande surprise du film à qui le réalisateur offre des répliques cinglantes. En revanche, malgré nos paroles parfois peu tendres, La lutte des classes se savoure agréablement.
Michel Leclerc, dont on avait vraiment apprécié Le nom des gens (2010), tente de calmer les esprits à coups de jeux de mots, de trouvailles narratives, d’esprit bon-enfant et en réunissant le couple Leïla Behkti/Edouard Baer (pas dans la vraie vie), le plaçant dans des situations dans lesquelles ils doivent s’efforcer de ramener un certain ordre, et dans les problèmes du quotidien, et dans leur couple. La symbiose Behkti/Baer m’a semblé ne pas fonctionner, même si la Behkti s’en tire beaucoup mieux, laissant libre cours à Baer de renouer avec ses légères contorsions, même si par moments, il en est conscient et se redresse. Baer demeure tout compte fait un excellent acteur.
Le vivre-ensemble, de plus en plus dans la tête des Français, qu’il s’agisse de ceux qui sont pour ou contre. Depuis quelque temps, dans l’Hexagone, les discours public et intellectuel ne cessent de se multiplier sur cette question. Force est pourtant de souligner qu’on peut s’estimer heureux que dans l’écriture de leur scénario, Leclerc et Baya Kasmi n’aient pas eu la mauvaise idée d’avoir recours à Zemmour, sans prénom puisqu’il n’y a qu’un seul en France pour parler de ces questions.
Et j’oublie, dans le rôle de Corentin, qu’on appelle Coco (infantilisant malgré l’âge du petit), Tom Lévy est magnifique, d’un naturel désarmant, grande surprise du film à qui le réalisateur offre des répliques cinglantes. En revanche, malgré nos paroles parfois peu tendres, La lutte des classes se savoure agréablement.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Michel Leclerc
Scénario
Baya Kasmi
Michel Leclerc
Direction photo
Alexis Kavyrchine
Montage
Christel Dewynter
Son
Sophie Laloy
Thierry Delor (Mixage sonore)
Musique
Guillaume Atlan
Genre(s)
Comédie dramatique
Origine(s)
France
Année : 2019 – Durée : 1 h 43 min
Langue(s)
V.o. : français / s.-t.a.
The Battle of the Classes
Dist. [Contact] @
[ UGC / France ]
Classement (suggéré)
Tous publics
Diffusion @
Cinéma Moderne
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]