Supernova
P R I M E U R
Numérique
Sortie
Mardi 16 février 2021
SUCCINCTEMENT
Tusker et Sam forment un couple depuis 20 ans. Les deux hommes décident de rendre visite à leurs amis, à leur famille à travers un voyage dans l’Angleterre rurale. Mais leur amour va être mis à l’épreuve comme jamais auparavant.
CRITIQUE.
[ Sphères LGBT ]
texte
Élie Castiel
★★★ ½
Le temps
qu’il reste
Avec des noms aussi prestigieux que Colin Firth et Stanley Tucci, on aurait voulu aimer davantage ce récit amoureux d’un couple homosexuel, en ménage depuis vingt ans. La maladie de l’un d’eux provoque le drame, constituant pour ainsi dire la trame principal du film.
Simple idée de scénario pour un film mis en scène avec un dépouillement exemplaire, sans véritablement de fausses notes, mettant l’accent sur une relation qui ne cesse d’exister malgré le grand obstacle qu’elle vit. Essayer autant pour Sam (Firth) que pourTusker (Tucci) d’accepter le scénario final d’une ces deux vies; retenir les bons moments, les exemples de bonheur éphémère et ne se rappeler que du merveilleux.
Mais le réalisateur de Hinterland (2014), un premier long métrage prometteur, est conscient qu’il doit se soumettre tôt ou tard à certains codes du drame. D’où quelques courtes séquences mémorables, poignantes. Ce qui en découle, c’est d’observer que certains aspects de cette relation nous affectent tous et toutes.
Est-ce à dire que Supernova n’est pas un film LGBT+? Le plus souvent, lorsqu’un film aborde la relation entre deux individus homosexuels (hommes ou femmes), la critique, en général, crie haut et fort – « ce n’est pas un film sur l’homosexualité, etc… ». Je me dresse contre ce constat à l’emporte-pièce. Les sentiments comme l’amour, la fidélité, les partages… sont similaires autant pour ceux et celles des deux orientations sexuelles. Mais il y a des subtilités, des nuances, des manières de voir les choses, des prises de position, des regards sur le monde qui ne se partagent d’une réalité à l’autre.
Et la question insoutenable qui demeure pour les deux : comment continuer à vivre, pas simplement exister, et profiter du temps qu’il reste.
Colin Firth, comme toujours, défend son personnage admirablement bien. Un comportement tranquille, bien qu’inquiet, se soumettant aux prises d’humeur de son conjoint. Ce qui est quelque chose de tout à fait normal.
Dans le cas de Stanley Tucci, ailleurs presque toujours étonnant, il joue ici le jeu avec un détachement parfois désorientant (c’est du moins mon point de vue), sauf dans les rares scènes où les corps ou les visages se rapprochent.
Le film se transforme rapidement en road-movie prétexte à une réflexion sur ces deux décennies de vie commune. C’est le moment venu de rendre visite à des amis, à la famille. Instants doux de partage, offrant quelques intervalles fortement bouleversants. Et la question insoutenable qui demeure pour les deux : comment continuer à vivre, pas simplement exister, et profiter du temps qu’il reste.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Harry Macqueen
Scénario
Harry Macqueen
Direction photo
Dick Pope
Montage
Chris Wyatt
Mixage sonore
Stevie Haywood
Musique
Keaton Henson
Genre(s)
Drame
Origine(s)
Grande-Bretagne
Année : 2020 – Durée : 1 h 35 min
Langue(s)
V.o. : anglais & Version française
Supernova
Dist. @
Métropole Films
Classement (Québec)
Tous publics
Diffusion @
Différentes plateformes VSD
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]