A Quiet Place: Part II
P R I M E U R
Sortie
Vendredi 28 mai 2021
SUCCINCTEMENT.
Alors que la famille Abbott assiste au match de baseball de leur fils, un objet mystérieux enflamme le ciel. La foule, paniquée, quitte les lieux.
CRITIQUE.
★★★
texte
Élie Castiel
Dans la frayeur du silence
Comme dans le premier opus, le silence règne, mais ici, le peu de dialogue est parfois incompréhensible, comme si les mots ne voulaient plus rien dire devant les agissements grandguignolesques des effroyables bêtes venues du ciel. Après un début des plus typiquement américain, l’incontournable partie de baseball entre deux équipes junior, les cieux annoncent leurs couleurs et c’est le début d’un combat pour la survie.
Fidèle à un cinéma grand public nourri de productions spectaculaires et d’effets spéciaux, sans oublier ces bestioles venues de l’espace pour coloniser la terre, John Krasinski veille sur la famille, sur cette institution inviolable et qui ici, est individualisée. Seule les Abbott comptent, la mère, les deux enfants et le nouveau-né. Le personnage de Lee, incarné par un Krasinski en puissance disparaît très vite du plateau, sans doute se voulant plus proche de la mise en scène, pour que tout se déroule comme prévu.
Cet élément qui apportait une certaine originalité dans la première partie, ce refus de la parole, proposition pour le moins inquiétante et pourtant d’une grande efficacité, se trouve ici, particulièrement vers la fin, totalement prisonnier du film d’aventures, comme ces nouveaux pirates ayant survécu les pillages des envahisseurs.
Et puis, une chanson populaire des années 50-60, autre retour vers un passé américain glorieux, mis au goût du jour par la présence, lors de la découverte d’un territoire idyllique échappé à l’invasion, d’une famille noire intégrée. Le tour est joué, et c’est tant mieux comme ça. La diversité prend sa place et dans ce cas, il ne s’agit pas de diversité, mais de citoyens américains à part entière, de ceux qui ont construit l’Amérique.
Krasinski, on le croit sincère. Et il croit lui-même en son produit, une proposition de grand studio qui conjugue ses productions aux sons d’une nouvelle génération de spectateurs issue des jeux vidéo et des super héros.
Dans cet univers d’enfants (sur)héroïsés, apprêtés comme de nouveaux gladiateurs, Emily Blunt, (compagne de Krasinski), la mère, tire son épingle du jeu, procurant des moments de pure grâce et d’étonnement.
Les sauveurs contemporains, du moins au cinéma, ne sont plus des adultes, mais des enfants, des adolescents qui semblent tout savoir sur la technologie – sur ce point, la présence de Millicent Simmonds, aujourd’hui 18 ans, moins lors du tournage, illumine l’écran par sa présence, jouant le double jeu de l’adolescente comptant sur ses parents et la débrouillarde, quitte à désobéir.
Dans cet univers d’enfants (sur)héroïsés, apprêtés comme de nouveaux gladiateurs, Emily Blunt, (compagne de Krasinski), la mère, tire son épingle du jeu, procurant des moments de pure grâce et d’étonnement. Face à la caméra, elle regarde l’objectif autant que les spectateurs, prête à assumer les directives du scénario, nous laissant croire que le cinéma est aussi un spectacle pour adultes.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
John Krasinski
Scénario
John Krasinski
D’après des personnages créés
par Scott Beck & Bryan Woods
Direction photo
Polly Morgan
Montage
Michael P. Shawyer
Musique
Marco Beltrami
Genre(s)
Suspense d’épouvante
Origine(s)
États-Unis
Année : 2020 – Durée : 1 h 37 min
Langue(s)
V.o. : anglais / Version française
Un coin tranquille : 2e partie
Dist. [ Contact ] @
Paramount Pictures Canada
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Horreur ]
En salle(s) @
Cineplex
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]