Beans

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 02 juillet 2021

SUCCINCTEMENT.
Une adolescente mohawk voit son été bouleversé par les événements d’Oka en 1990.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Luc Chaput

Un été déstabilisant

            Dans un collège de bonne tenue, une pré-adolescente mohawk québécoise et sa mère rencontrent une responsable. Celle-ci a de la difficulté à prononcer le prénom Tekahentahkhwa de la jeune fille. Cette dernière l’incite à l’appeler comme tout le monde Beans.

Ce surnom de Beans vient peut-être de sa petite taille mais il fait aussi référence au moins d’une manière symbolique à la méthode de culture ancestrale dite des trois sœurs dans laquelle haricots, maïs et courges se soutiennent mutuellement et croissent. L’été, période de vacances, commence normalement par des jeux mais une visite dans une autre communauté mohawk change la donne. La situation se détériore rapidement et une crise, celle d’Oka en 1990, s’installe. Le scénario de la réalisatrice et de Meredith Vuchnich oscille entre les émois d’une adolescente découvrant son autonomie et de nouvelles amitiés et les vicissitudes dans lesquelles sa communauté plus éloignée est directement impliquée. Une carte ou schéma géographique aurait été utile pour permettre à plusieurs de visualiser la distance par route et les nombreux plans d’eaux entre les deux communautés Kanehsatake et Kahnawake qui s’épaulent et qui ont de plus de nombreux liens familiaux.

Appuyée par une équipe soudée, la réalisatrice, par le biais de ce voyage initiatique, rappelle de manière crue des moments moins glorieux et même d’essence raciste de notre histoire récente et ce long métrage mérite bien les récents prix qu’il a récoltés.

Une adolescence nourrie d’épreuves.

Beans , interprétée avec ardeur par Kiawentiio Tarbell, trouve dans sa voisine April à laquelle Paulina Alexis imprime une force créée par les épreuves, une alliée différente qui amène l’adolescente vers d’autres aspects de son village. Les épisodes divers de la crise sont souvent introduits par des archives radios ou télé et suivis de séquences qui montrent par exemple la résilience des femmes.

Ainsi Lily, la mère dont Rainbow Dickerson souligne toutes les nuances par son jeu, est portée naturellement vers le dialogue. Elle s’allie rapidement avec d’autres pour s’interposer entre les deux camps pour calmer une confrontation qui aurait pu rapidement dégénérer. Les personnages de l’autre camp sont pour la plupart réduits à des types sauf dans les séquences documentaires où une pluralité certaine est mise en évidence. La mise en scène de Deer réussit à rendre palpables les nombreuses tensions. Sa séquence du lancer de pierres est pourtant moins éprouvante que celle dans le documentaire d’Alanis Obomsawin Rocks at Whiskey Trench.

Appuyée par une équipe soudée, la réalisatrice, par le biais de ce voyage initiatique, rappelle de manière crue des moments moins glorieux et même d’essence raciste de notre histoire récente et ce long métrage mérite bien les récents prix qu’il a récoltés.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Tracey Deer

Scénario
Meredith Vuchnich

Direction photo
Marie Davignon

Montage
Sophie Farkas Bolla

Musique
Mario Sévign
y

Jayli Wolf

Tracey Deer en tournage.

Genre(s)
Drame

Origine(s)
Canada [Québec]

Année : 2020 – Durée : 1 h 31 min

Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.a. & Version française

Beans

Dist. [ Contact ] @
Métropole Films

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Parc
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]