The Harder They Fall
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 22 octobre 2021
SUCCINCTEMENT.
Le hors-la-loi Nat Love découvre que son ennemi, Rufus Buck, vient de sortir de prison. Avec sa bande, il décide de le retrouver et d’obtenir enfin vengeance.
CRITIQUE.
★★★ ½
texte
Élie Castiel
Dans l’écriture du scénario, l’afro-américain Jeymes Samuel et l’Américano-israélien Boaz Yakin, né de parents syriens ; un duo qui fait mal aux bons endroits. Leur proposition, un western Black-actors-matter qui cultive les genres, assume les diverses tendances, remet en question les récits du Far West et plus que tout, affranchit le western afro-américain qui sans aucun doute inaugure un nouveau genre de façon officielle.
Des personnalités qui ont pour nom Sergio Leone ou encore Elliot Silverstein, se font un passage, et pourquoi pas ! Ces louanges adressées à d’autres auteurs ne s’avèrent pas des imitations, mais au contraire, une façon de déconstruire un genre repris sporadiquement ces dernières années par, entre autres, Clint Eastwood, mais réservé aux Blancs.
Pour Samuel (et Yakin), gageure hautement risquée car le western a toujours appartenu aux autres, les privilégiés d’Amérique. À l’instar de Leone, comme dans Il était une fois dans l’Ouest / Once Upon a Time in the West / C’era una volta il West (1968), où le personnage afro-américain (Woody Strode) occupait un rôle important, ici c’est tout le staff de premier plan qui est noir. Effectivement, retour du balancier dans le cas de The Harder They Fall, qui, par ailleurs, n’a rien à voir avec le film de Mark Robson au titre éponyme, sorti en 1956.
L’affaire George Floyd est-elle pour quelque chose ? La question ne se pose pas. Elle est le résultat, si on se limite à Hollywood, d’une réorganisation de la donne cinématographique, d’une redistribution de rôles depuis longtemps tant souhaitée.
Plus dure sera la chute
Et à en juger par le résultat, on apprécie l’humour black, légèrement inspiré d’un certain Mel Brooks – Blazing Saddles / Le Shérif est en prison (1974), entre le cynisme désabusé, l’utilisation des mots grossiers, juste au bon moment, une approche terre-à-terre de la vie et un goût pour la provocation articulée.
Et comment rester indifférent à la présence d’un Idris Elba (Rufus) électrifiant, imposant sa carrure avec un sang-froid des plus inhabituels. Car au-delà d’un nouveau genre que Samuel impose sans l’approbation de personne, et c’est tant mieux ainsi, The Harder They Fall est surtout un film d’acteurs ou chacun, chacune garantie un tour de force. Regina King (Trudy Smith), formidable, souveraine, engagée ; Zazee Beets (Stagecoach Mary) à la sexualité polyvalente, qui ne refuse pas le baiser de Cuffee, une des plus grandes surprises du film telle que campée par Danielle Deadwyler, magnétique. Chacune de ses prestations est un événement en soi.
Le film est fort, solide, contagieux, rejette, contrairement à de nombreux films, l’homophobie habituelle et s’auto-proclame celui d’une nouvelle génération. Jeymes Samuel construit habituellement de la musique. En réalisateur, il signe un premier long métrage d’une sophistication avant-gardiste, là où les goûts sont interchangeables.
Les ennemis, il faut les battre et comme dans le bon vieux temps. Il y a de la violence puisque le genre l’exige. Et de l’humour, comme déjà mentionné, car face à la mort qui rôde à chaque pas, il faut garder une certaine distance avec la vie tout en la déjouant.
Le film est fort, solide, contagieux, rejette, contrairement à de nombreux films, l’homophobie habituelle et s’auto-proclame celui d’une nouvelle génération. Jeymes Samuel construit habituellement de la musique. En réalisateur, il signe un premier long métrage d’une sophistication avant-gardiste, là où les goûts sont interchangeables.
Mais il faut rappeler qu’en 2013, il signait déjà un western de moyen métrage, They Die by Dawn, avec entre autres, Rosario Dawson et Giancarlo Esposito. Titre annonciateur sans doute. Les femmes, elles, maniaient le fusil avec un art consommé. The Harder They Fall confirment ce nouvelle souffle bienvenu. Du style et de la détermination.
En fin de compte, les uns contre les autres, les uns face aux autres. La chute, pour les uns ou pour les autres, ne sera que plus dure. Après sa sortie en salle, Netflix est l’acquéreur du film. Nouvelle méthode de diffusion!
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Jeymes Samuel
Scénario
Jeymes Samuel
Boaz Yakin
Direction photo
Mihai Malaimara Jr.
Montage
Tom Eagles
Musique
Divers artistes
Genre(s)
Western
Origine(s)
États-Unis
Année : 2021 – Durée : 2 h 10 min
Langue(s)
V.o. : anglais
Le son de la vengeance
Dist. [ Contact ]
Netflix
[ @ Equinoxe Films ]
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Violence ]
Diffusion @
Dollar Cinéma
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]