Ma vie en lo-fi

RECENSION.
[ Bande dessinée ]

★★★★

texte
Pierre Pageau

   Voilà bien un livre original. Bien court, 70 pages. Ma vie en lo-fi est en fait un ouvrage de bande dessinée. Il faut rappeler que Simon Labelle n’en est pas ici à une première œuvre. On lui doit, par exemple, Le suicide de la déesse, en 2010, qui se mérite le prix Bédélys Québec. La première qualité d’un dessinateur, bédéiste, c’est bien de savoir dessiner. Il doit savoir à la fois suggérer et demeurer réaliste. Ici, en utilisant uniquement le noir et blanc, et le gris, il réussit admirablement bien.

Bien voir pour…

mieux entendre

Simon, dessinateur très doué au point de départ, décide ici de témoigner de la vie d’une personne souffrant de troubles auditifs. Le pari est donc de transcrire visuellement un phénomène relié à l’ouïe .

Dans l’introduction, Simon déclare : « Ces dernières années, je suis devenu malentendant. (…) J’ai envie de partager l’expérience avec vous. (…) Essayer avec moi la surdité… » Le titre avec l’expression « lo-fi », répond en fait à ce que nous connaissons tous comme le « hi-fi » (la Haute définition); ainsi le titre ferait référence à de la « basse définition » de l’audition. On peut considérer que ce livre porte aussi sur le pouvoir des images, la capacité des images de dire l’indicible.

Au même titre qu’un certain cinéma d’animation : que l’on pense aux films de Norman McLaren ou, plus récemment, ceux de Theodore Ushev ou Félix Dufour-Laperrière. Ici, Simon Labelle veut témoigner de ces variétés de sons, ceux que l’on entend très peu, sinon pas du tout, et il veut le faire à l’aide de ses dessins. Ces dessins témoignent bien des frustrations que peut vivre l’auteur. Il fallait surtout que cela soit communiqué très clairement. Ce que l’auteur décide alors de faire c’est de se référer à de petits événements, sous forme d’anecdotes, de telle sorte que le grand public puisse se reconnaître.

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]