Une révision
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 05 novembre 2021
SUCCINCTEMENT.
Étienne enseigne la philosophie au Cégep. Nacira, une de ses étudiantes, met en pratique ce qu’il leur a enseigné : la remise en question. Mais peut-être que dans le cas de la jeune femme elles sont contradictoires aux principes de la philosophie.
CRITIQUE.
★★★
texte
Élie Castiel
Signes évidents de discordance
En tant que prof de philo dans un cégep, Étienne croit ardemment aux idées des grands maîtres de cette science humaine. Il cite fréquemment Spinoza, excommunié par sa communauté, juive de surcroît ,dû, entre autres, à ses prises de position questionnant la foi. Beau cursus de cours, notamment lorsque le groupe d’étudiants est composé de personnes de souche et ceux et celles d’autres horizons.
Dont Nacira, jeune femme voilée qui, bizarrement, a décidé de suivre un cours de philosophie, branche qui prône la raison, en opposition à la religion régie par les lois divines. Comment opposer deux forces de la nature dans une proposition aussi ambitieuse? Catherine Therrien ose s’aventurer dans ce chemin tracé de pierres ponces en confrontant ces deux idées. Particulièrement pour un premier long métrage.
Nacira n’atteint pas la note de passage à cause de… Protestations de sa part, intransigeance du professeur qui, quand même, lui donne des raisons (bien fondées) pour ne pas réviser la note. L’administration s’en mêle.
Entre Étienne et Nacira, une tentative de trouver un terrain d’entente malgré les contradictions. Possible entre deux idéaux opposés? Litige impossible à surmonter. Jusqu’à la fin, où le règlement à l’amiable ne l’est pas vraiment. Les deux coscénaristes, eux-mêmes ex-professeurs de philosophie, optent justement pour un résultat privilégiant plutôt la non-réconciliation. Même si séparés à l’amiable, Nacira pourra continuer à dicter son point de vue, placer le raisonnement philosophique à l’intérieur des règles de la foi. Est-ce vraiment possible? Étienne, lui… on se demande.
On peut se poser la question de savoir si cette fin est due à un glissement social concernant les nouveaux arrivants ou pure excès de compréhension de l’autre. Question aussi de ne pas trop faire de bruit?
Mais en tout et pour tout, un film agréable à visionner, même si les partitions musicales de Cohen et de Watson m’ont paru inutiles.
En passant à autre chose, Patrice Robitaille demeure constamment brillant dans ses divers registres d’interprétation à l’intérieur d’un même film. Nour Belkhiria ajuste adroitement son rôle, elle est présente, confirmant le rôle d’une jeune femme qui tient bien à ses principes.
À noter qu’en matière d’intégration des minorités culturelles dans le cinéma québécois, celles issues des pays du Maghreb semble être favorisées. Probablement en raison de la très bonne connaissance de la langue française. Une pure constatation.
Quant à la mise en scène de Therrien, elle navigue entre les moments d’émerveillement, engagés (surtout en classe) et des séquences vacillantes qui manque parfois de logique (faire plaisir à la majorité, comme le règlement RH du cégep en question, qui manque de vraisemblance).
Mais en tout et pour tout, un film agréable à visionner, même si les partitions musicales de Cohen et de Watson m’ont paru inutiles.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Catherine Therrien
Scénario
Louis Godbout
Normand Corbeil
Direction photo
Mathieu Laverdière
Montage
Arthur Tarnowski
Musique
Philippe Brault
Genre(s)
Drame social
Origine(s)
Canada [Québec]
Année : 2021 – Durée : 1 h 36 min
Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.a.
A Revision
Dist. [ Contact ]
Les Films Séville
Classement
Visa Général
Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]