Pink Lake

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 27 mai 2022

SUCCINCTEMENT.
Un couple voit son quotidien paisible bousculé par la visite d’une bonne amie.

CRITIQUE.

★★★ 

texte
Élie Castiel

 

La maison près du lac

Premier long métrage de fiction pour l’équipe principale : les deux coscénaristes et signataires à la réalisation, Emily Gan et Daniel Schacter, les trois protagonistes, Alysa Touati, Charles Brooks et Marie-Marguerite Sabongui qui, elle, a collaboré dans l’inédit Lick (2010), de Chris Agoston). Filmé à Gatineau, plus spécifiquement dans ses extérieurs, Pink Lake bénéficie de l’imposante direction photo de l’expérimentée Nathalie Moliavko-Visotzky (parmi plus des 40 productions, dont Catimini (2012), de Nathalie Saint-Pierre et Les fleurs oubliées (2019), d’André Forcier.

Elle filme magnifiquement bien la nature; s’acclimate admirablement aux intérieurs et au physique des protagonistes, les imbibant d’une sorte de mélancolie, mâtiné d’autant d’indifférence que de complicité.

La photographie, élément filmique qui constitue en quelque sorte l’attrait principal d’un récit, certes singulier, mais dont la réalisation hésite par moments et suscite une sorte d’exaspération due aux portraits psychologiques des protagonistes. Complexes tout en étant déchiffrables.

Charles Brooks (Sam), à la voix très proche de Liam Neeson, semble passablement  perdu dans cet univers que le presque huis-clos impose. Moments perplexes qu’il partage avec Alysa Touati (Cora), prisonnière de sa bulle existentielle lui permettant de livrer une performance où la quiétude, le détachement, une certaine forme de distanciation et la retenue sont autant de disparités qui animent son personnage.

Émerge parfois un regard absent ou peut-être bien intériorisé.

Celle par qui la controverse arrive, Sabongui (Nadia), dont la performance apporte ce mélange de fausse innocence, d’ambition cachée, de sentiments enfouis et une sorte de perversité qui se cache sous des dehors de sincérité mal assumée.

Le récit, typiquement canadien, repose sur un certain cinéma d’auteur dont le dialogue établit sa supériorité, contrôlant le comportement des personnages jusqu’à devenir des agents extradiégétiques.

Cette maison près du lac forge un secret qui, par un concours de circonstances, se répercute chez d’autres personnages (les amis du couple lors d’une soirée), établissant des conjonctures dont on n’entend plus parler par la suite. La belle et grande demeure caractérise l’aspect intime de l’intrigue ainsi que la bulle intérieure où se forge le destin des principaux personnages.

C’est, en toute conscience, tourné en anglais. Encore une fois, on assiste à une séparation entre l’anglophonie et la francophonie dans le cinéma québécois. Deux solitudes qui semblent avoir décidé de rester séparées. Chacun chez soi. C’est bien mieux comme ça! Du moins, telle semble être la devise.

Première tentative pour le couple Gan/Schachter qui, sans aucun doute, saura les guider, en duo ou en solo, vers des projets plus ambitieux.

C’est, en toute conscience, tourné en anglais. Encore une fois, on assiste à une séparation entre l’anglophonie et la francophonie dans le cinéma québécois. Deux solitudes qui semblent avoir décidé de rester séparées. Chacun chez soi. C’est bien mieux comme ça! Du moins, telle semble être la devise.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Emily Gan
Daniel Schachter

Scénario
Emily Gan
Daniel Schachter

Direction photo
Nathalie Moliavko-Visotzky

Montage
Jared Curtis, Emily Gan
Geoff Klein, Daniel Schachter

Musique
Michael Feuerstack

Daniel Schachter & Emily Gan.
La necessité de bouleverser le quotidien
pour arriver à une certaine sérénité.

Genre(s)
Drame

Origine(s)
Canada

Année : 2020 – Durée : 1 h 20 min

Langue(s)
V.o. : anglais

Pink Lake

Dist. [ Contact ] @
Filmoption International

Classement
Visa GÉNÉRAL

Diffusion @
Cinéma Public

Avis : Non présenté quotidiennement. ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]