Parasite
Semaine 43
du 25 au 31 octobre 2019
RÉSUMÉ SUCCINCT
Toute la famille de Ki-taek est au chômage, et s’intéresse fortement au train de vie de la richissime famille Park. Un jour, leur fils réussit à se faire recommander pour donner des cours particuliers d’anglais chez les Park. C’est le début d’un engrenage incontrôlable, dont personne ne sortira véritablement indemne.
Primeur
COUP DE CŒUR
de la semaine
Élie Castiel
★★★★ ½
PÉRILS EN LA DEMEURE
Le nouveau film du sud-coréen Bong Joon-ho arrive, à juste titre, auréolé de pas moins que la Palme d’or du tout récent Festival de Cannes. Succès assuré? Ce n’est pas toujours le cas pour certains films. Quoi qu’il en soit, le cynisme, le sang-froid, le sans-gêne, la sournoiserie et dans le même temps le face-à-face combatif entre deux classes sociales sont illustrés de façon impériale et volontairement engageante.
Les détails improbables comme l’embourgeoisement soudain de cette famille issue de la sous-classe s’infiltrent dans le récit comme faisant partie des libertés narratives qu’on se permet dans le travail de mise en scène; car peu importe, la proposition, ici, dévastatrice, doit prendre forme par n’importe quels moyens. Et puis, les deux jeunes de la famille, bien avant d’entrer dans ce royaume des hauts-placés, pouvaient manifester subtilement de bonnes manières hors de chez eux (entre autres, le brillant et intelligent dialogue entre Choi Woo-sik/Kim et Park Seo-joon/Min)
Mais l’originalité du film tient particulièrement de ses niveaux de lecture formelle, passant de la comédie noire au quasi-film d’horreur (séquences dans le sous-sol). Bong Joon-ho défie les genres en insistant, et c’est tant mieux, qu’ils peuvent se joindre si l’on tient bien compte de leurs codes fondamentaux de gestion. Il réussit un tour de force, forçant les spectateurs à remettre en question non seulement leurs notions de la mise en scène, mais en plus leurs points de vue sur la violence, dans la vie et au cinéma.
Étonnant aussi de constater que Parasite est un film intentionnellement réalisé à l’occidental évoquant parfois, et pour les raisons que l’on peut imaginer, le cinéma de Chabrol, ou encore plus celui de Michael Haneke (Benny’s Video / 1992 et Funny Games / 1997 et 2007).
Song Kang-ho (entre autres, Snowpiercer / Xueguo lieche, 2013) s’empare de l’écran comme s’il s’agissait d’une scène théâtrale, allant d’un registre à l’autre avec une facilité remarquable. Bouleversant et dans le même temps agréablement pathétique.
Mais la véritable découverte, c’est bel et bien Lee Jeong-eun (Mother /Madeo, 2009) dans le rôle de la première gouvernante. Simplement extraordinaire, poussant le jeu d’interprétation jusqu’aux plus hauts sommets. Entre son travail d’intendante de la maison des bourgeois et sa vie secrète dans le sous-sol, un double jeu qui s’apparente à des changements physiques et psychologiques qui dépassent l’entendement.
Étonnant aussi de constater que Parasite est un film intentionnellement réalisé à l’occidental évoquant parfois, et pour les raisons que l’on peut imaginer, le cinéma de Chabrol, ou encore plus celui de Michael Haneke (Benny’s Video / 1992 et Funny Games / 1997 et 2007).
Film d’auteur dans sa forme, film grand public pour son contenu, Parasite est tout simplement un Grand film. Pas moins!
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Sortie
Vendredi 25 octobre 2019
Réal.
Bong Joon-ho
Genre(s) : Comédie noire
Origine(s) : Corée du Sud
Année : 2019 – Durée : 2 h 12
Langue(s)
V.o. : coréen; s.-t.f. & s.-t.a. / Version française
Gisaengchung
Dist. @
MK2 | Mile End
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Parc
[ Dès le 1er novembre ]
Cineplex
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]