Les garçons interludes

RECENSION.
[ Récit ]

★★★ ½

texte
Élie Castiel

Moi

et

les

autres

Surtout, l’aventure si rare dans la littérature québécoise, d’aborder les relations amoureuses entre hommes. Dans le cas de Victor Bégin, non pas un défi, mais une certitude, une envie non pas de se dévoiler, mais de parcourir à travers une écriture fragmentée, elliptique, des sensations, des envies, des désirs, des aveux, des souvenirs de voyages, des étreintes où le sexe n’est pas le principal ingrédient.

Les corps se rapprochent, les regards persistent pour partager les moments. Ou mieux dite, « le » moment, ces instants de bonheur partagé dont on parle peu dans les écrits d’aujourd’hui.

Il était temps. Bégin évite la démonstration. Il procède par métaphore, par l’attraction réciproque. Ses aventures ne sont pas de simples one-night-stand (si vous préférez « aventures d’un soir »), mais des rapports à l’autre, des sensations qui exercent des influences dans le corps et dans l’esprit.

Du moins en ce qui le concerne. Car c’est de lui qu’il parle le plus. Non pas par égocentrisme, mais pour élucider une fois pour toutes ce qui se cache derrière chaque rencontre, amoureuse ou pas,

À travers cette transparence, non pas une image pornographique, dévergondée, irresponsable, mais la lucide réalisation d’un cœur qui bat.

Il change parfois, pour ne pas dire souvent, de partenaire, mais il ne parle pas de danger, de maladie, de pestilence ou d’agents infectieux. Au contraire, il sublime les instants passés.

Ce qui explique les nombreuses illustrations de Cole Degenstein, exercices parallèles entre le « dit » et le « vécu ». Aucun moralisme, si ce n’est celui de ce désir de vivre, de goûter au plaisir sans nécessairement penser aux lendemains.

Et puis, du coup, il clame à propos de tous les garçons « … ils décrochent le mythe de l’invulnérabilité. Une puissance fragile. Tous les garçons ne se laissent pas apprivoiser, mais ils ont tous un sexe de cristal. (p. 63) » À travers cette transparence, non pas une image pornographique, dévergondée, irresponsable, mais la lucide réalisation d’un cœur qui bat.

Victor Bégin
Les garçons interludes
Illustrations de Cole Degenstein

Montréal : Hamac, 2022
Format : poche
80 pages
[ Illustré ]
ISBN : 978-2-9250-8773-1
Prix suggéré : 19,95 $

ÉTOILES FILANTES
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½ [ Entre-deux-cotes ]