House of Psychotic Women

RECENSION.
[ Essai biographique.
Cinéma de genre. ]

★★★★

texte
Élie Castiel

Un véritable tour de force. Un défi qui redéfinit la littérature cinématographique en lui attribuant des parts de soi, des intimités autobiographiques, parfois-même crues, brutales, sans concessions ni demi-tours, ne laissant rien au hasard ni à l’imagination.

Mises

en

abyme

thérapeutiques

Comme arsenal : le cinéma de genre, particulièrement en ce qui a trait aux personnages-femmes (parlant parfois des hommes en appuyant leurs forces, mais surtout leurs faiblesses), non pas un essai revendicateur, vindicatif ou féministe dans le mauvais sens du terme, mais puisant ses sources à travers les films de genre, épouvante et horreur se joignant dans de véritables épitomes qui redéfinissent la nature du bien et du mal, les jonctions entre éros et thanatos, entre vice et vertu, entre déchirement et exultation.

Nous avons lu cette édition de 2022, revue et augmentée, marquant le 10^e anniversaire de la première livraison, parue en 2012. Avant tout, un remarquable travail de mise en page (risquant de dire « mise en scène » : texte non justifié, nombreuses illustrations, polices d’écriture variées, le tout ludique, vif, entraînant, au même titre que les thèmes explorés. Mais surtout ce qui lie l’auteure aux films qui l’ont marquée. Les États-Unis dominent, la France n’est pas exclue, ni l’Espagne, ni l’Italie. Et pourquoi pas la Grèce avec le brillant Singapore Sling de Nikos Nikolaidis.

Jusqu’à la page 175, donc la première partie, nous assistons à des séances thérapeutiques où Janisse ne recule devant rien pour incarner son discours, le rendre organique. Les rapports entre les films décrits et sa propre existence se développent à une vitesse inouïe, parfois même gênante. Le lecteur devient son propre et unique voyeur, en cachette puisqu’il s’agit de lecture, particulièrement s’il a déjà vu quelques-uns des films cités et analysés à la loupe. Soulignons la parfaite reproduction des photos en noir et blanc, et des affiches de films en couleur dans une partie intermédiaire.

La seconde partie est un condensé (alphabétique) d’autres films et de certains déjà abordés au début et qui ont suscité l’attention de Janisse. Elle constitue une section de référence au cas où vous vouliez en savoir plus sur tel ou tel œuvre. Mais ce qui honore le plus le « cinéma de genre » c’est la place où le situe Kier-La Janisse, lui redonnant ses titres de noblesse.

Comme nous le disions, un tour de force exigeant, sincère et aussi abrupte que délirant. Et quel plaisir de retrouver les Mario Bava, Dario Argento, Gaspar Noé, Darren Aronofsky, Roman Polanski, David Cronenberg, Brian De Palma et ces autres penseur(e)s, troublants, basculant l’ordre établi de la conscience atrophiée, tout autant subliminale.

Car dans un sens, ces films, qu’on le veuille ou pas, anéantis par une certaine critique il y a quelques décennies, ne sont que le reflet d’un monde apocalyptique, d’un état des lieux de la psychologie humaine, des névroses, des angoisses, des incertitudes et de notre relation au sexe, thème dont il est souvent question dans ce brillant essai autobiographique, hybride, sexy, sans vergogne, indiscipliné.

Comme nous le disions, un tour de force exigeant, sincère et aussi abrupte que délirant. Et quel plaisir de retrouver les Mario Bava, Dario Argento, Gaspar Noé, Darren Aronofsky, Roman Polanski, David Cronenberg, Brian De Palma et ces autres penseur(e)s, troublants, basculant l’ordre établi de la conscience atrophiée, tout autant subliminale.

NB : Nous vous laissons le soin de découvrir le contenu du CD accompagnant l’ouvrage.

ÉTOILES FILANTES
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½ [ Entre-deux-cotes ]