This Land
P R I M E U R
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Sortie
Mardi 6 septembre 2022
SUCCINCTEMENT.
Portrait de six groupes d’Américains le jour des élections du 3 novembre 2020.
CRITIQUE.
★★★ ½
texte
Élie Castiel
Portrait
de
quelques
citoyens
au-dessous
de
tout
soupçon
Les uns, puristes de la politique qui va droit au but, seront déçus. Les autres, ceux qui voient le cinéma comme une forme d’art qui établit ses propres règles verront en ce This Land un essai viscéralement personnel sur 2020, le moment présidentiel aux États-Unis.
Que faisaient les Américains le 3 novembre 2020, jour des Élections aux États-Unis? Jour fatidique pour certains, victoire pour les autres. Mais c’est sur quelques citoyens au-dessous de tout soupçon que s’est penché Matthew Palmer – Friends of Mine (2013) et autres visions sociales vues d’un œil subjectif. Ici, aucune déclaration venant de la part des candidats, aucune campagne électoral filmée précédemment, mais des portraits de citoyens américains dont un Red Neck qui clame qu’il ne l’est pas, mais se considère plutôt comme « Cowboy ». Il y a aussi l’Indien autochtone nous rappelant que l’Amérique est un vaste territoire volé aux Indiens, ce qui, en fait, n’est pas faux. Entre parenthèses, on pourrait en dire autant du Canada.
Et pourtant, semble dire Palmer, conscient que le fait de filmer les communs des mortels avec un accent de vérité teinté de petites formalités visuelles est suffisant pour illustrer ces différences incontournables. L’Amérique des individualités, l’Amérique insolite, mais pas tant que ça. Tout simplement, la vie, authentique et surprenante.
Aussi, un vieux monsieur accro aux rodéos qui ne désire qu’une chose : être un bon grand-père. Et puis un couple septuagénaire homosexuel; le premier Blanc, démocrate si l’on en croit ses propos, plutôt vagues, ne tenant sans doute pas à trop se mouiller; le second, Noir, visiblement de la droite trumpienne, plus alerte et ne s’interdisant pas la parole. D’autres visages encore, à découvrir.
Mais dans la démarche de Palmer, une sorte de pureté du geste, du mouvement de caméra qui se manifeste à la fois comme intrusif et dans le même temps avec un recul sidérant. Car This Land, en tentant l’approche risquée de la neutralité, redonne au cinéma documentaire son véritable sens. Filmer le réel à sa propre façon, prendre refuge auprès de ce droit acquis pour tout cinéaste de filmer comme on l’entend.
Le jeune cinéaste, dont c’est ici notre première incursion dans son cinéma, semble voir en l’Amérique un territoire où les tendances sociales, politiques, économiques et autres sont si diverses que seule l’absence d’objectivité peut paraître comme essentielle à filmer ces vivants fascinants.
L’originalité du film réside en cet attachement envers chacun des protagonistes, intervenants, Hommes, Femmes, Enfants. Que peut-on retirer de ce vaste territoire du monde qui se targue d’être le plus important de la planète? Et pourtant, semble dire Palmer, conscient que le fait de filmer les communs des mortels avec un accent de vérité teinté de petites formalités visuelles est suffisant pour illustrer ces différences incontournables. L’Amérique des individualités, l’Amérique insolite, mais pas tant que ça. Tout simplement, la vie, authentique et surprenante.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Matthew Palmer
Idée
Matthew Palmer
Direction photo
Drew Dawson, Jared Freeman
Alexander W. Lewis, Michelle Marrion
Samuel Ott, John Rosario
Chris Westlund
Montage
Matthew Palmer
Sam Zarin
Musique
Romain Collin
Genre(s)
Documentaire
Origine(s)
États-Unis
Année : 2021 – Durée : 1 h 11 min
Langue(s)
V.o. : anglais
This Land
Dist. (Contact) @
[ Gravitas Ventures ]
Classement (suggéré)
Tout public
Diffusion @
Diverses plateformes numériques
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]