Je vous salue, salope :
La misogynie au temps du numérique

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 09 septembre 2022

SUCCINCTEMENT.
Plongée dans un récit composé de plusieurs femmes victimes d’agression.  Elles ont décidé de ne plus se taire.

CRITIQUE.

★★★

texte
Élie Castiel

 

Femmes au bord

de la crise

d’intimidation

Les deux réalisatrices ont choisi quatre femmes pour appuyer leur thèse, pas nouvelle dans la sphère publique, mais d’autant plus essentielle qu’encore aujourd’hui, les questionnements qu’elle soutient sont encore d’actualité; situation qui empiré au cours des quatre années de Trump au pouvoir.

Il y a Laura Boldrini, première femme nommée à la chambre des députés en Italie. Puis Kiah Morris, de Chicago, installée avec mari et enfants dans une petite ville du Vermont, représentante au Congrès.

Plus près de nous, Laurence Gratton, suivant des cours de pédagogie dans un établissement universitaire pour ensuite enseigner au primaire. Et puis, la Française Marion Séclin, qui propose un niveau discours sur le féminisme, travail comme vidéaste aidant.

Comme dénominateur commun aux quatuor : les violences verbales de toutes sorties, les messages de possible agression, le racisme ordinaire. Surtout et avant tout parce qu’elles sont des femmes qui détiennent (ou détiendrons) une certaine forme de pouvoir.

Une idée sexiste sur la réverbération des mots.

Pour certains hommes d’aujourd’hui qui ne se reconnaissent plus face aux divers mouvements d’émancipation de la femme, les réseaux sociaux sont une arme à double tranchant; d’une part, leur permettant de réduire la femme au rang des pires salopes (d’où le vocable dans le titre français du film); de l’autre, le accusant de les avoir détrôner.

Le système patriarcal n’est pas prêt à s’écrouler. On aurait cependant voulu que Léa Clermont-Dion et Guylaine Maroist réagissent aussi face à ces femmes qui défendent ce sexisme, comme celles qui ont voté massivement pour Trump. Dans un sens, le film de Clermont-Dion et Maroist oscille entre diverses couches narratives, ne sachant pas toujours quel point de vue prendre.

Télévisuelle comme approche cependant, fortement appuyé par les réseaux impliqués dans la production qu’on constate dans le générique de fin. Conclusion : essentiel et stimulant.

Le discours de Kiah Morris nous a semblé le plus poignant parce que la protagoniste entretenant ses propos avec une force d’évocation pénétrante. Le mari, lui, avoue sa tristesse face aux harcèlement dont elle est victime. Elle se bat, il la suit dans cette bataille.

Visuellement, rien de vraiment neuf dans le genre documentaire, même si quelques sophistications bienvenues s’infiltrent par-ci, par-là. Télévisuelle comme approche cependant, fortement appuyé par les réseaux impliqués dans la production qu’on constate dans le générique de fin. Conclusion : essentiel et stimulant.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Léa Clermont-Dion
Guylaine Maroist

Scénario
Léa Clermont-Dion
Guylaine Maroist

Direction photo
Louis-Vincent Blaquière

Fabien Côté
Steeve Desrosiers

Montage
Jean-François Lord
Éric Ruel

Musique
Antoine Rochette

Genre(s)
Documentaire social

Origine(s)
Canada [Qc]

Année : 2022 – Durée : 1 h 21 min

Langue(s)
V.o. : anglas, français; s.-t.a. ou français

Backlash : Misogyny in the Digital Age

Diffusion @
Les Productions de la Ruelle

Classement
Visa GÉNÉRAL

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Parc
Cinémathèque québécoise

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]