Barbarian

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 09 septembre 2022

SUCCINCTEMENT.
Une jeune femme se rend à Détroit pour un entretien d’embauche, loue une maison, le temps de son séjour. Mais lorsqu’elle arrive tard dans la nuit, elle découvre que la demeure est occupée par deux personnes et qu’un homme étrange y réside déjà.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Pascal Grenier

 

Le sous-sol

de la peur

Pour son premier film en solo, Zach Cregger (Miss March / Miss mars,
cosigné avec Trevor Moore) ose s’amuser avec les codes du cinéma
d’horreur, d’autant plus que cette première incursion dans le domaine
impressionne autant qu’il en vaut vraiment le détour. Très ambitieux,
on assiste à une œuvre irrévérencieuse qui ose chambouler les codes
du cinéma d’horreur en jouant notamment sur les attentes du spectateur
et en grande partie, ça fonctionne foutrement bien.

Cette efficacité commence par la campagne promotionnelle autour du film, son titre intriguant et bien entendu sa bande-annonce. Mais détrompez-vous, car Barbarian est loin d’être le film d’horreur auquel on peut s’attendre. Le changement de ton et la structure narrative n’ont d’égal et d’audace que la force et la volonté de ses ambitions.

L’actrice anglaise Georgina Campbell (All My Friends Hate Me) joue le rôle principal avec aplomb : une héroïne noire dans une maison recluse d’un quartier de Détroit abandonné et malfamé. Maîtrisée et efficace à souhait, l’approche est de prendre le spectateur par la main, de l’amener dans une direction précise et de l’abandonner (à l’instar de sa protagoniste) dans ce sous-sol lugubre, poisseux et terrifiant avant d’emprunter une toute nouvelle direction. Cette transition risquée fonctionne, car la tension est à son paroxysme lorsque surviennent ces ruptures et rebondissements et procure un moment de répit avant une nouvelle amorce ou digression narrative.

Face au danger, l’esprit déborde d’imagination.

Contrairement à un Jordan Peele, Cregger ne sacrifie pas son scénario dans un amoncellement d’éléments fourmillant d’idées plus désarticulées les unes que les autres. S’il s’écarte temporairement de son antre diabolique, c’est pour mieux y revenir par la suite. Car contrairement à certains autres pairs qui donnent dans l’horreur dite élevée ou slow burn très en vigueur en ce moment (Ari Aster, Alex Garland, Oz Perkins ainsi que Peele), on sent que Cregger ressent un profond enthousiasme pour le genre. Et s’il joue avec les codes, c’est pour mieux les transfigurer tout en y respectant certains poncifs et aberrations propres au cinéma d’épouvante. À titre d’exemple, on pourra lui reprocher de créer certains comportements et occasionner des décisions parfois douteuses, voire même dérisoires, de la part des protagonistes, à certains moments, clés. Aussi, on force un peu la note vers la fin avec un dernier tiers moins percutant que ce qui précède. Mais bon, évitons de faire la moue puisque sans être parfait loin de là, Barbarian ose proposer un contenu original et déroutant et s’impose comme une œuvre rafraîchissante et forte en émotions.

Contrairement à un Jordan Peele, Cregger ne sacrifie pas son scénario dans un amoncellement d’éléments fourmillant d’idées plus désarticulées les unes que les autres. S’il s’écarte temporairement de son antre diabolique, c’est pour mieux y revenir par la suite.

Zack Cregg, cinéaste.
Le complet-cravate n’empêche pas le cinéma de genre.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Zack Cregger

Scénario
Zack Cregger

Direction photo
Zach Kuperstein

Montage
Joe Murphy

Musique
Anna Drubich

Genre(s)
Suspense d’épouvante

Origine(s)
États-Unis

Année : 2022 – Durée : 1 h 42 min

Langue(s)
V.o. : anglais

Barbarian

Dist. [ Contact ] @
20th Century Studios

 

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

[ Horreur ]

Diffusion @
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]