Chien blanc
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 04 novembre 2022
SUCCINCTEMENT.
La présence d’un animal mal dressé a des conséquences sur la vie d’un couple.
Trouver
sa
place
dans
une
communauté
CRITIQUE.
★★★
texte
Luc Chaput
Dans une petite rue bourgeoise de Los
Angeles, un couple reçoit des visiteurs noirs
sous le regard désapprobateur de ses voisins.
Le roman Chien Blanc de Romain Gary est tout d’abord une nouvelle parue dans le magazine Life du 9 octobre 1970 avant sa sortie en France. Il a un caractère autobiographique comme la plupart des œuvres de cet auteur et se situe dans l’époque des grands bouleversements de 1968 aux États-Unis et en France. L’arrivée d’un berger allemand errant dans la propriété des Gary est accueillie avec joie par le jeune fils Diego qui s’en occupe avec diligence. La réaction hargneuse de Batka lors de la visite d’un ami noir oblige Romain et Jean à enquêter sur ce changement éclair d’attitude du dogue. Ils découvrent que celui-ci a été dressé pour devenir un chien d’attaque contre les Noirs et est donc surnommé par ceux-ci White Dog.
L’adaptation de la cinéaste et de Valérie Beaugrand-Champagne nous lance rapidement dans l’époque avec l’assassinat de Martin Luther King et les émeutes qui s’en suivent, illustrées par de nombreux extraits télévisuels dans lesquels se remarquent ces attack dogs. La cinéaste nous plonge dans la période d’avant la guerre de Sécession avec ces séquences quasi bucoliques où des esclaves en fuite sont poursuivis par ces mêmes chiens rageurs. L’emploi de Strange Fruit, la chanson de Billie Holiday sur le lynchage dont les images crûment subtiles gardent toute leur pertinence, relie ces moments Antebellum à un épisode troublant de la lutte pour l’intégration des écoliers noirs dans de meilleures écoles.
Le montage final sur l’arrivée du Mouvement Black Lives Matter apparaîtra à plusieurs comme trop didactique dans ce long métrage qui revient de manière oblique sur un saison durant laquelle la notion de communauté planétaire prenait son envol.
La rééducation ardue du dit chien alterne avec des moments où le couple Gary et Seberg se dispute avant de se fracturer aussi sur des opinions divergentes sur leurs places dans ce soutien aux droits civiques. L’écrivaine qu’est aussi la cinéaste parsème plusieurs plans de l’auteur Romain choisissant son stylo et rédigeant. Denis Ménochet emploie sa masse émouvante dans un rappel distancié de cet être aux multiples vies alors que Kacey Rohl parvient épisodiquement à rendre perceptibles les diverses facettes de cette Jean, hantée peut-être par son personnage de Jeanne d’Arc.
La cinématographie de Jonathan Decoste, tout aussi ingénieuse dans les gros plans que dans les scènes d’action ou de confrontation verbale apporte une unité à ces circonstances et lieux dissemblables. Le montage final sur l’arrivée du Mouvement Black Lives Matter apparaîtra à plusieurs comme trop didactique dans ce long métrage qui revient de manière oblique sur un saison durant laquelle la notion de communauté planétaire prenait son envol.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Anaïs Barbeau-Lavalette
Scénario
Anaïs Barbeau-Lavalette
Valérie Beaugrand-Champagne
D’après le roman de Romain Gary
Images
Jonathan Decoste
Montage
Richard Comeau
Genre(s)
Drame
Origine(s)
Canada [Québec]
Année : 2021
Durée : 1 h 35 min
Langue(s)
V.o. : français, anglais; s.-t.a. / s.-t.f.
White Dog
Dist. [ Contact ] @
Sphère Films
Classement
Visa GÉNÉRAL
Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]