Corsage

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 06 janvier 2023

 

Le FILM
de la semaine.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Luc Chaput

En été, dans une de ses résidences secondaires, l’impératrice, portant une voilette, salue la foule qui l’acclame. Certains membres de sa suite s’étonnent de sa prestance.

Élisabeth de Wittelsbach est plus connue aujourd’hui sous le surnom de Sissi et l’attrait touristique de ce prénom version courte est évident à Vienne et ailleurs en Autriche ou en Allemagne. La trilogie d’Ernst Marischka mettant en vedette Romy Schneider et Karlheinz Böhm dans les années 50 la montrant devenant amoureuse de l’empereur François-Joseph, se mariant avec lui et devenant impératrice, fut un des grands succès internationaux de cette décennie avec ce mélange calibré de comédie romantique et de décors somptueux qui faisait rêver tant de chaumières.

Sortir

du

cadre

La réalité décrite dans cette trilogie est plus complexe et le scénario et la réalisation de Marie Kreutzer en montrent certains de ses effets une vingtaine d’années plus tard. Élisabeth est alors réduite à des fonctions protocolaires et à des visites dans des hôpitaux et écoles. Ses opinions sur la politique intérieure et son intérêt pour la culture hongroise sont ainsi rejetés du revers de la main par François-Joseph et son entourage. La cour et les journaux se préoccupent plus de son état de santé et de sa beauté qui devrait s’affadir puisqu’elle a maintenant quarante ans.

Le titre de Corsage fait référence au corset que doit porter à de nombreuses occasions l’impératrice. L’effet que cet asservissement à 18 pouces (45 centimètres) devient un leitmotiv présenté sous divers angles par la réalisatrice et sa principale interprète. Vicky Krieps, découverte dans Phantom Thread (Le fil caché) trouve là un rôle à sa forte mesure et dont elle est l’instigatrice. Son balancement entre obligations dynastiques et familiales, ses relations complexes avec ses servantes et pour certaines par ailleurs amies, ses écarts de conduite de plus en plus évidents deviennent sous l’impulsion de la comédienne, des variations sur une personnalité dont on découvre ainsi de multiples facettes.

Plusieurs anachronismes au niveau musical ou dans les épisodes représentés font de ce long métrage un portrait modernisé d’une duchesse devenue impératrice qui chercha par plusieurs moyens à sortir du cadre qui lui était imparti.

La mise en scène de Kreutzer oppose le faste des dîners de gala à l’arrière-décor pas toujours bien tenu de ces palais ainsi qu’à quelques incursions dans la vie des classes laborieuses. Plusieurs anachronismes au niveau musical ou dans les épisodes représentés font de ce long métrage un portrait modernisé d’une duchesse devenue impératrice qui chercha par plusieurs moyens à sortir du cadre qui lui était imparti.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Marie Kreutzer

Scénario : Marie Kreutzer

Images : Judith Kaufmann

Montage : Ulrike Koffler

Musique : Camille

Genre(s)
Drame
Origine(s)
Autriche / Luxembourg
Allemagne / France
Année : 2022 – Durée : 1 h 54 min
Langue(s)
V.o. : multilingue; s.-t.a. ou s.-t.f.
Corsage

Dist. [ Contact ] @
[ IFC Films ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Musée
Cinéma du Parc
[ Cinémathèque québécoise ]

Classement
Visa GÉNÉRAL
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen.★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]