Infinity Pool
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 27 janvier 2023
Les vacances d’un jeune couple riche et amoureux, James et Em. Le complexe tout compris, véritable petit paradis, dans lequel ils vont résider propose des visites de l’île et des plages étincelantes. Mais à l’extérieur des portes de l’hôtel, quelque chose de beaucoup plus dangereux et séduisant les attend.
Le FILM
de la semaine.
CRITIQUE.
★★★★
texte
Pascal Grenier
Simulacre
et
faux-semblants
Fils du maître du body horror canadien
David Cronenberg, Brandon Cronenberg
signe son film, à ce jour, le plus abouti.
Ce thriller de science-fiction est beaucoup plus viscéral et convaincant que ses deux premiers essais en la matière (le glacial Antiviral et le surestimé Possessor / Possesseur. Ici, fiston Cronenberg laisse de côté la grande froideur et il prend le temps d’installer ses personnages avant de bifurquer dans l’étrange et de nous emmener dans un trip hallucinogène et une expérience qui tient presque de la transmutation.
Tournée à Budapest, Hongrie, et en Croatie, l’action se déroule dans un tout inclus luxueux d’une île fictive d’un pays totalitaire. C’est lors d’une virée nocturne qui se transforme en cauchemar pour un jeune écrivain raté (Alexander Skarsgård) qui vit aux crochets de sa copine fortunée et en voyage afin d’y retrouver une forme d’inspiration. Et en dire davantage serait miner les nombreuses surprises que le film réserve dans les prochaines 90 minutes. À travers un voyage initiatique qui sombre dans la violence psychopathique et la perversion sexuelle et sensorielle et qui redonne vie à l’expression « s’en tirer avec un meurtre ».
Le cauchemar se permet toutes les variations entre le sexe et l’horreur.
Séquences hallucinatoires, extrême violence, scène orgiaque en kaléidoscope, couleurs saturées, musique ambiante et sinistre, Cronenberg se permet tous ces excès afin de procurer une expérience cinématographique singulière hors du commun. Mais au-delà de l’expérience sensorielle, il propose une réflexion intéressante sur la richesse et sur la corruption qui est non sans rappeler celle proposée par Ruben Östlund dans le récent Triangle of Sadness / Sans filtre. Cronenberg-fils pousse encore plus loin la réflexion en la conjuguant avec son rapport au corps humain qui renvoie au cinéma de son père tout en s’inspirant aussi de Kubrick (A Clockwork Orange / Orange mécanique et Eyes Wide Shut / Les yeux grands fermés notamment).
Exigeant et perturbant, Infinity Pool est une expérience viscérale qui se doit d’être vue sur grand écran afin d’expérimenter pleinement ce qui se cache derrière le simulacre et les faux-semblants.
En s’entourant de fidèles collaborateurs (Rob Cotterill à la production et Karim Hussain à la photo), le film annonce ses couleurs dès le départ et baigne dans une atmosphère terrifiante. La contribution de l’artiste canadien de musique électronique Tim Hecker ajoute grandement au sentiment d’un cauchemar éveillé dans lequel le personnage principal semble être pris au piège. Si Skarsgård paraît investi, il se fait voler la vedette par la vedette montante Mia Goth (X, Pearl) qui offre une performance absolument démentielle d’une guide touristique qui entraîne le jeune couple richissime dans cette spirale infernale.
Exigeant et perturbant, Infinity Pool est une expérience viscérale qui se doit d’être vue sur grand écran afin d’expérimenter pleinement ce qui se cache derrière le simulacre et les faux-semblants.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Brandon Cronenberg
Scénario
Brandon Cronenberg
Direction photo
Karim Hussain
Montage
James Vandewater
Musique
Tim Hecker
Brandon Cronenberg.
Sur les traces du paternel, ou quelque chose comme ça!
Genre(s)
Suspense de science-fiction
Origine(s)
Canada / Hongrie
Croatie
Année : 2023 – Durée : 1 h 57 min
Langue(s)
V.o. : anglais & Version française
Débordement
Dist. [ Contact ] @
Entract Films
[ Elevation Pictures ]
Diffusion @
Cinéma du Parc
Cineplex
Classement
Interdit aux moins de 16 ans
[ Violence / Érotisme ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen.★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]