Blue Velvet

 

CRITIQUE.
[ Minuit au Parc]

★★★★★

texte
Pascal Grenier

 

Comme une flamme

qui brûle vivement

 

Après quatre mois d’abstinence, les séances de minuit au Cinéma du Parc sont de retour à compter de ce vendredi 3 mars et pour les mois à venir. On débute en grande pompe ce nouveau cycle avec la présentation de Blue Velvet de David Lynch.

Tourné en 1986 (deux ans après ses déboires avec la Universal au sujet de son adaptation de Dune) Lynch retrouve la liberté de ses débuts au cinéma avec ce véritable chef-d’œuvre du courant néo-noir. Un genre que le cinéaste va d’ailleurs revisiter par la suite avec Lost Highway et élargir avec Mulholland Drive. Produit par le studio indépendant De Laurentiis Entertainment Group qui s’était engagé à le produire avant la réalisation du faramineux Dune, la grande force de ce film est son mélange intrinsèque de films policiers à énigme, d’éléments flirtant avec le cinéma d’épouvante ainsi que le film de suspense érotique.

Le plan comme une sorte de toile en mouvement.

Film culte aujourd’hui, on retrouve un des personnages de psychopathes les plus inquiétants du cinéma moderne en la présence de Frank Booth. Campé par un Dennis Hopper plus investi et dévoué que jamais, il incarne avec férocité ce personnage d’un homme violent et imprévisible. Cet ambigu sociopathe est resté gravé dans la mémoire des spectateurs à travers le temps. Ce rôle mémorable a aussi permis à Hopper de se faire, par la suite, une seconde carrière à Hollywood.

Avec Blue Velvet, Lynch prend des risques qui lui permettent de s’imposer (incluant ses oeuvres subséquentes) comme un des cinéastes les plus singuliers, adulés et cités du cinéma contemporain. Bien que dérangeant en raison de sa violence et sa sexualité (plus implicites qu’explicites), cette oeuvre demeure l’une des plus accessibles de sa carrière.

Malgré une production relativement modeste de cinq millions de dollars, le côté intemporel est aussi un des principaux atouts. Ça ajoute une dimension surréaliste à l’ambiance déjà malsaine qui se dégage. Ce côté lui permet aussi de retrouver l’ambiance des films noirs de l’époque (un genre qu’il affectionne particulièrement) comme The Woman in the Window (La femme au portrait) de Fritz Lang et, bien entendu, Hitchcock et son célèbre Rear Window (Fenêtre sur cour).

La photo surréaliste de Frederick Elmes (Eraserhead, Paterson) ajoute aussi à l’atmosphère iconoclaste qui baigne tout au long film.  Avec Blue Velvet, Lynch prend des risques qui lui permettent de s’imposer (incluant ses oeuvres subséquentes) comme un des cinéastes les plus singuliers, adulés et cités du cinéma contemporain. Bien que dérangeant en raison de sa violence et sa sexualité (plus implicites qu’explicites), cette oeuvre demeure l’une des plus accessibles de sa carrière.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
David Lynch

Origine(s)
États-Unis

Année : 1986 – Durée : 2 h
Langue(s)
V.o. : anglais

Diffusion @
Cinéma du Parc

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Violence / Langage vulgaire ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]