Landscape Grindr.
La Chapelle

CRITIQUE.
[ Scène ]

★★★ ½

 

N’eût été de la véritable proposition, le spectacle aurait paru superflu, banal, se dirigeant de tout côté pour nous laisser totalement désorientés.

 

La répétition
texte
Élie Castiel

 

Une âme, certes, et transperçant l’espace dramaturgique pour s’approprier ses véritables thèmes : la violence sexuelle, l’état de notre planète, le déchaînement des écrans multiples dans nos vies. Tous ces « bobos » existentiels, sociaux et politiques qui nous font mal.

Et en arrière-plan, un regard sur le métier du jeu dramatique. L’improvisation est-elle possible? Devrait-elle s’imposer partout?  Ce rapprochement intentionnel, volontaire avec le public trouve en tout cas ses adeptes, particulièrement chez les Milléniaux, aux tendances inclusives, tout à fait réceptifs à s’identifier aux personnages. On comprend l’emballement ce soir de Première médiatique.

Pour le critique, quel que soit son âge, un tour de magie pour pouvoir cerner les tenants et aboutissants de ce de drôle de spectacle qui, malgré tout, possède sa propre dose de séduction et assume sa gestuelle aussi librement que de façon provocante.

Michael Martini.
En toute conscience.
Crédit : Felix Bonnevie

Épater la galerie quel que soit le but à atteindre.

Le gourou de cette escapade dans le monde de l’altérité, un Michael Martini totalement possédé par son corps, ses mouvements, sa déhanchements, son audace, son exhibitionnisme souverain.

Sa queeritude, il la conçoit comme moyen de vie, comme culture, comme une alternative aux autres moyens d’expression. En fait, ce spectacle-happening est la répétition d’un projet en cours. Hésitations, révélations, prises de paroles, envolées familiales (ici, la « mère » est celle de toutes les attentions), refus de masculinité toxique. Le Queer triomphe sans apologie, sans se vautrer dans des interdits dictés depuis des millénaires.

Le gourou de cette escapade dans le monde de l’altérité, un Michael Martini totalement possédé par son corps, ses mouvements, sa déhanchements, son audace, son exhibitionnisme souverain.

Le récit, qui n’existe pas vraiment, opte pour la non-linéarité. Et derrière tous ces petits bouts de maladresses volontairement puériles, une tentative de revoir les codes du spectacle et de la représentation.

Tout en soulignant ceux du regard (quel beau mot en anglais que « gaze »), de plus en plus sollicité par les temps qui courent. Une aventure sensationnelle.

ÉQUIPE PARTIELLE DE CRÉATION
Texte / Mise en scène
Vidéo
/ Performance
Michael Martini

Autres performants
Gabe Maharjan, Emma-Kate Guimond

Lenore Claire Herrem, Justin DeLuna

Éclairages
Darah Miah

Durée
1 h 45 min

[ Sans entracte ]

Diffusion & Billets
@ La Chapelle

Jusqu’au 15 avril 2023

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]