Videodrome

CRITIQUE.
[ Minuit au Parc]

★★★★★

texte
Pascal Grenier

Vive

la

nouvelle

chair

S’il y a un film dans toute la carrière du cinéaste canadien David Cronenberg qui définit clairement son style, c’est bien Videodrome. Tourné en 1983 et produit par nul autre que Claude Héroux, ce classique incontesté du genre body horror mêle des éléments d’horreur, de fantastique, d’érotisme et de science-fiction dans un tout organique et profondément singulier. Comme une grande majorité de films qui deviennent culte avec les années, Videodrome a été un échec commercial lors de sa sortie et jugé incompréhensible par plusieurs (autant le public que la critique). Pourtant, l’œuvre est non seulement celle d’un visionnaire, mais elle redéfinit également ce qu’est une expérience viscérale au sens propre comme au figuré.

Un niveau de lecture hors de l’ordinaire,
aussi avant-gardiste que prophétique.

On peut le prendre et le décortiquer sous différents niveaux de lecture (que ce soit sur l’emprise du monde technologique sur nos sens humains, la mince ligne à franchir entre la réalité et la conscience, l’oracle et l’emprise des médias, et autres aspects ésotériques ), mais la principale force de Videodrome est qu’il est d’abord et avant tout un grand film d’anticipation (et d’exploitation) avec une bonne part de sexe et de violence.

Il y a cet attrait chez Cronenberg pour tout ce qui touche à la chair et à la transformation du corps humain (et de l’esprit) mais aussi cette fascination morbide vers l’interdit (la pornographie et le snuff en particulier)) qui renvoie directement à certains films érotiques japonais des années 1970.

Les maquillages et transformations de Rick Baker sont toujours aussi impressionnants et l’univers singulier proposé détonne du reste des films tournés à cette même période, faisant de Videodrome, encore une fois, un drame d’horreur postmoderniste élevé aujourd’hui au rang de chef-d’œuvre, et avec raison.

Quarante ans plus tard, Videodrome n’a rien perdu de sa force et de son pouvoir démonstratif. Les maquillages et transformations de Rick Baker sont toujours aussi impressionnants et l’univers singulier proposé détonne du reste des films tournés à cette même période, faisant de Videodrome, encore une fois, un drame d’horreur postmoderniste élevé aujourd’hui au rang de chef-d’œuvre, et avec raison.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
David Cronenberg

Origine(s)
Canada

Année : 1982 – Durée : 1 h 29 min
Langue(s)
V.o. : anglais

Videodrome

Classement
Interdit aux moins de 16 ans

[ Horreur ]

Diffusion @
Cinéma du Parc

 

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]