Rocky aur Rani Kii Prem Kahaani

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 28 juillet 2023

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Rocky aime la belle Rani. Mais ils doivent faire face aux exigences de leur famille respective.

 

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★

Créer

du nouveau

dans le vieux

en le

renouvelant

Acteur dans quelques Bollywood, également réalisateur, on se souviendra de son charmant Kuch Kuch Hota Hai (Laisse parler to cœur, 1998) et, pourquoi pas, l’excellent Khabi Khushi Khabhie Gam (La famille indienne, 2001), ou encore de My Name is Khan (Khan, 2010), trois mises en scènes à l’opposé l’une de l’autre où, à notre grande surprise, on constate le registre diversifié du réalisateur.

Grand retour au grand écran avec un film prévisible, certes, jouant l’incontournable trame narrative du mélodrame, mais dans le même temps d’une telle sincérité et un sens de l’observation, sans effets inutiles et boursoufflés, qu’on est prêt à adhérer à ces récits sur la « famille indienne ». La recette du vieux Bollywood, celui des années 1990 et 2000 est intentionnellement remise au goût du jour, et par là-même remettant en question ce qui se fait dans cette industrie par les temps qui courent et qui pourrait, peut-être un jour, se faire remplacer par le cinéma du Pendjab, de plus en plus fervent de nouvelles formes, narratives et esthétiques.

Impossible d’échapper à une formule gagnante.

Bollywood n’est pas en danger, mais c’est un avertissement. Côté bande-sonore, Pritam, comme d’habitude nourrit généreusement le film d’une musique appropriée à la narration. Les chorégraphies, comme dans les décennies évoquées plus tôt, nous amènent dans un monde de rêves et de chimères et confirment jusqu’à quel point l’industrie-Bollywood est maître du genre. Idem pour les chansons, variant entre musique indienne populaire actuelle et vieilles mélodies, nécessaires pour la suite du récit.

Pour ceux qui suivent les films Bollywood, certaines de ces trames sont empreintes d’une certaine nostalgie. Mais bizarrement, le mélodrame larmoyant est évité à tout prix, les enjeux narratifs, même si subtilement saupoudrés de variantes, se laissent apprivoiser.

En bon stratège, Karan Johar fait appel à trois grands noms du cinéma indien : les légendaires Shabana Azmi et Jaya Bachchan et l’icône incontestable Dharmendra, plus de 320 films à son actif depuis 1960 et qui, contre toute attente, nous offre un moment émouvant entre lui-même et Azmi. Clin-d’œil sans doute à un certain cinéma du passé, glorieux faut-il préciser.

Rocky aur Rani Kii Prem Kahaani est un pur délice.

Comme on peut s’y attendre, il s’agit ici d’un film à message – tout y passe : « famille je vous aime », « famille je vous hais », individualisme exacerbé, responsabilités familiales, les choses qu’on occulte sans se rendre compte qu’elles peuvent nuire, paternalisme exacerbé, vieilles générations vs nouvelles, sexualité, même si à un degré qu’on peut tolérer.

Mais par les temps qui courent, entre changements climatiques occasionnant des catastrophes, des conflits armés incompréhensibles au nom du pouvoir despotique… et l’individualisme extrêmement effréné importé de la civilisation occidentale, n’est-on pas en mesure d’accueillir ce genre de films avec, ne serait-ce qu’un semblant de manichéisme de bon aloi.

Rocky aur Rani Kii Prem Kahaani est un pur délice.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Karan Johar

Karan Johar

Genre
Comédie romantique
Origine
Inde
Année : 2023 – Durée : 2 h 50 min
Langue
V.o. : hindi; s.-t.a.

Rocky and Rani’s Love Story

Dist. [ Contact ] @
Imtiaz Mastan
[ Viacom18 Studios ]

 

Diffusion @
Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]