Gadar 2
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 11 août 2023
Pendant le conflit indo-pakistanais de 1971, Tara Singh décide de retourner au Pakistan afin de ramener son fils, Charanjeet, avec lui.
CRITIQUE
Élie Castiel
★★★
Affranchir
un
genre
en
désuète
Sunny Deol, fils de l’immense acteur indien Dharmendra, également dans la première partie de cette saga entre un père et son fils, Gadar : Ek Prem Katha (Mutiny : A Love Story), sorti il y a plus de vingt ans et toujours signé Anil Sharma, illumine l’écran dans cette suite attendue.
Si le conflit religieux (hindouisme/islam) et politique (Inde/Pakistan) sert de dénominateur commun à ce mélodrame magnifiquement orchestré, il n’en demeure pas moins qu’il renoue avec une tradition du cinéma hindi des années 70 et une première partie des années 80. On pourrait même dire des années 60.
Ces décennies sont traduites par la musique de Mithun Sharman, entre la symphonique presque opératique et les chansons dont les voix féminines se rapprochent de près de l’époque glorieuse de Lata Mangeshkar, la plus brillante chanteuse cinéma hindi.
Mais aussi, indirectement, si on observe comme il faut, par ces affiches de films de l’époque qui dressent les murs de la ville comme si elle attestaient de l’engouement que le cinéma exerce sur la population de ce pays, aujourd’hui, le plus peuplé du monde. À la sauvette, on remarque Junglee / Wild (1960), probablement tourné grâce au succès retentissant, un ans plus tôt, de Dil Deke Dekho / Try Giving Your Heart (1959), aussi grâce à la présence de l’électrisant Shammi Kapoor. Sans oublier un film essentiel des années 70, Mera Gaon Mera Desh (My Village, My Country), avec un Dharmendra imbattable et une bande sonore époustouflante.
Et pour Sharma, une façon, par le biais de la culture, ici, le cinéma, de se rapporter à une partie de l’Histoire moderne de son pays en se donnant la totale liberté de créer une fiction. Il y a là un amour pour le récit créé, mais aussi une façon de joindre le commun des mortels, de le situer dans des contextes dangereux auxquels il doit faire face. Le reste, c’est du récit.
Plus que tout, le réalisateur d’une vingtaine de films est un Humaniste. On aurait pu s’attendre à une critique de l’Islam dans ce film. Si d’une part, le parti pris du principal intéressé est évident, de l’autre, par contre, il opte pour un rapprochement des différentes confessions qui existent en Inde. Sur ce point, quelque chose de criant : l’histoire d’amour qui se déploie entre Jeetay (très charismatique Utkarsh Sharma, fils d’Anil) et Muskaan (attirante Simrat Kaur); lui, Hindou, elle, Musulmane.
Un carton à la fin annonce une suite. Gadar, traversera-t-il l’Histoire? En attendant, Gadar 2 demeure, parmi les films grand public indiens de cette année, l’un des plus excitants. Le mélodrame s’assume, l’émotion se fait rassurante, l’action, ponctuelle, fait partie du décor, comme c’est le cas dans la plupart des films de cette contrée du monde; et plus que tout, le message, ce « tabou cinématographique occidental » s’illustre de façon aussi prépondérante que contagieuse.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Anil Sharma
Scénario
Shaktimaan Talwar
Direction photo
Ravendra Singh Bhaduaria
Najeeb Khan
Montage
Ashfag Makrani
Sanjay Sankla
Musique
Mithun Sharma
Genre
Action
Origine
Inde
Année : 2023 – Durée : 2 h 49 min
Langue
V.o. : hindi; s.-t.a.
Mutiny 2
Dist. [ Contact ] @
Imtiaz Mastan
[ Zee Studios ]
Diffusion @
Cineplex
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Violence ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen.★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]