Salò, or the 120 Days of Sodom

| Minuit
au Parc |

CRITIQUE
Pascal Grenier

★★★★ ½

 

Démontrer

la cruauté

humaine

 

Présenté en version originale italienne avec sous-titres anglais ce weekend au Cinéma du Parc, Salò, or the 120 Days of Sodom est le dernier film du réalisateur italien maudit Pier Paolo Pasolini assassiné moins de deux mois avant sa sortie en salle en Italie. Près de 50 ans plus tard, ce film d’une cruauté implacable n’a rien perdu de sa force émotionnelle et constitue encore aujourd’hui une des expériences cinématographiques les plus éprouvantes et dérangeantes de l’Histoire du cinéma.

Initialement conçu comme le premier volet d’une nouvelle trilogie sur le thème de la mort, cette adaptation libre de l’oeuvre du marquis de Sade dont l’action se passait à la fin du règne de Louis XIV, se transporte dans l’Italie fasciste de la Seconde Guerre mondiale.

Les outrances de la contre-censure.

Construit en quatre tableaux – Vestibule de l’enfer, Cercle des passions, Cercle de la merde et Cercle du sang, le réalisateur plante son action principalement dans un seul décor, une villa isolée, lieu de ce huis clos anxiogène et cérémonial que ces quatre fascistes italiens corrompus investissent après avoir kidnapper un groupe de jeunes hommes et femmes pour les soumettre à des actes de sadisme, de dégradation et de perversion.

Pasolini repousse les limites du genre et de ce qui est « montrable » à l’écran avec une volonté et une vivacité créatrice implacable. Il a suscité de vifs débats sur la liberté artistique et la censure, faisant de ce film un des plus controversés jamais réalisés.

Mais outre l’aspect limite et son contenu graphique, le film explore des thèmes de pouvoir, de domination et de décadence avec une force virulente de telle sorte qu’il se veut aussi une critique provocatrice et radicale de la société italienne de l’époque et sur les conséquences de la passivité et de la complicité face à l’oppression.

Bien qu’il s’adresse à un public averti, Salò est un film qu’il faut voir au moins une fois dans sa vie. Et, malgré les nombreux détracteurs au fil des ans, il demeure une oeuvre majeure du cinéma d’art et d’essai ainsi qu’une réflexion jusqu’au-boutisme sur la nature humaine dans sa cruauté la plus extrême.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Pier Paolo Pasolini

Origine(s)
Italie

France
Année : 1975 – Durée : 1 h 57 min

Langue(s)
V.o. : italien; s.-t.a.

Salò o le centoventi giornate di Sodoma
Salò, ou les 120 journées de Sodome

Classement
Interdit aux moins de 18 ans

[ Violence / Érotisme ]

Diffusion @
Cinéma du Parc

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]