L’enfer des armes
| Minuit au Parc
&
Temps Ø-FNC |
CRITIQUE
Pascal Grenier
★★★★ ½
La
théorie
du
chaos
Avec John Woo, Tsui Hark est un des cinéastes chinois les plus influents et importants des années 1980 et 1990. Il n’y aurait pas de Tarantino aujourd’hui sans le génie incontesté du cinéaste d’origine vietnamienne qui a grandi et fait ses études à Hong Kong et au Texas pour celles en cinéma. Fer de lance de la Nouvelle Vague hongkongaise à la fin des années 1970, on le connaît surtout pour avoir réinventer les codes du cinéma d’arts martiaux (Once Upon a Time In China, The Blade) et le wu xia pian (Zu:Warriors from the Magic Mountain) mais aussi comme producteur (A Chinese Ghost Story) et surtout avec son association avec John Woo (The Killer et la trilogie A Better Tomorrow dont Tsui assura lui-même la réalisation du dernier opus) au milieu des années 1980 à travers sa propre maison de production (Film Workshop). Bref, son nom est souvent synonyme de génie du cinéma de genre.
Connu dans la francophonie sous le titre L’enfer des armes, Dangerous Encounters of the First Kind (également connu sous le titre Don’t Play With Fire) est de loin le film le plus nihiliste et subversif de la carrière de Tsui Hark. On retrouve ici un tout autre cinéaste que celui qu’il allait devenir avec ce brûlot social perturbant, le troisième volet de sa trilogie thématique du chaos (The Butterfly Murders et We’re Going to Eat You). En raison de son contenu controversé et violent sur la délinquance juvénile, le film a été censuré par les autorités qui avaient des préoccupations quant à son impact sur le public. Tsui Hark a dû remonter plusieurs scènes et changer radicalement certains aspects du film et plusieurs scènes avec ces mercenaires étrangers caucasiens qui occupent une place plus importante.
Il en résulte un film qui s’apparente davantage à une exploration de la violence et de la délinquance tout en conservant son côté subversif dans sa présentation dramatique des conflits de la société à l’époque. C’est aussi une œuvre profondément dérangeante par son traitement de la violence brutale, voire même sauvage. Bref, un film radical qui n’avait pas peur de bousculer les conventions (ce que le cinéaste a fait tout au long de son illustre carrière d’ailleurs) et qui allait à l’encontre des normes de l’époque en matière de cinéma à Hong Kong.
Un grand film culte et maudit à découvrir de toute urgence avec une trame sonore qui emprunte au cinéma occidental dont vous allez reconnaître de nombreuses pièces marquantes! Dangerous Encounters of the First Kind est présentée pour la toute première fois dans une version restaurée au Cinéma du Parc ce weekend dans le cadre du cycle Minuit au Parc en collaboration avec le volet Temps Ø du FNC.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Tsui Hark
Origine
Hong Kong
Année : 1980 – Durée : 1 h 35 min
Langue
V.o. : anglais, cantonais; s.-t.f.
Di yi lei xing wei xian
Diffusion @
cdp
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]