The Holdovers
PRIMEUR
Sortie
Vendredi 10 novembre 2023
Hiver 1970. Alors que Noël approche, M. Hunham, professeur d’histoire ancienne, est prié de rester sur le campus pour surveiller la poignée de pensionnaires consignés sur place. Il n’en restera bientôt qu’un : Angus, un élève de 1ère aussi doué qu’insubordonné.
Le FILM
de la semaine
CRITIQUE
Élie Castiel
★★★★
Le vintage
comme
accessoire
possible
d’une
nostalgie
perdue
Sentimental. Il y-a-t’il un mal à cela? Évocateur de films comme un classique hexagonal, Merlusse (1935) de Marcel Pagnol, ou, jusqu’à un certain point, le grand succès Dead Poets Society (‘La société des poètes disparus’). Mais assez original pour se situer parmi les films incontournables de l’Américain Alexander Payne, né de parents grecs, qu’il souligne en présentant un prof de philosophie antique.
Les années 70, les plus prisées par une meute de cinéastes américains qui ont connu la Guerre du Vietnam et autres épisodes politiques. Mais également cette décennie de changements radicaux sociaux et comportementaux, défiant les règles sur son passage.
Une idée simples, quelques étudiants retenus au pensionnat lors des vacances de Noël. Comme « gardien » le professeur Paul Hunham (Paul Giamatti, incomparable) et la cheffe de cuisine, Mary Lamb (aux multiples registres d’interprétation, la très versatile Da’Vine Joy Randolph, d’une authenticité hallucinante). Et ne pas oublier un nouveau venu à Tinsel Town, Dominic Sessa, dans un premier rôle à l’écran vibrant, dépassant les tendances actuelles, dans le rôle de l’ « intraitable » Angus Tully.
L’originalité des films de Payne, c’est bel et bien qu’ils reposent sur des récits simples, d’où émergent des idées de mise en scène audacieuses, souvent non préméditées, comme si au cours des différents tournages, elles formaient, sans qu’on s’en aperçoive, de nouveaux chemins à suivre, la réalisation étant en constante transformation.
Le film a été tourné au Massachusetts, pour ainsi donner un aperçu authentique proche du paysage, selon la saison, enneigé, de la Nouvelle-Angleterre. Ce soin apporté aux lieux constitue une des caractéristiques « architecturales » du cinéma de Payne, les localités, emplacements, points géographiques étant des détails intrinsèques dans l’ensemble de la production.
Un prof de philo que ce Mr. Hunham, aguerri de la civilisation grecque antique, dont une grande majorité des étudiants ne semblent pas retenir les leçons sur les bases de notre civilisation. Tout en soulignant que le prof en question est irritable, pas toujours plaisant et très avare dans les notes accordées. Sans doute, une décennie qui voit lentement disparaître lentement l’intérêt pour la philosophie et les études classiques (le grec, le latin). État des lieux de la part d’Alexander Payne, sans doute nostalgique (ses origines comptant ainsi pour quelque chose) d’une époque, aujourd’hui, quasi révolue.
Une fiction que cette Barton Academy, cette « Middle School », ou « école intermédiaire », ainsi promulguée, aux États-Unis, pour préparer les élèves à former les futurs rangs des universités. Mis à part Angus, aussi intelligent que motivé, mais également épris d’un état continuel de rébellion, contrastes étonnants, la grande majorité des élèves ne semblent pas avoir de l’intérêt pour les études, même s’ils sont tous issus de familles nanties.
Si, comme déjà mentionné, une dose de sentimentalisme traverse l’ensemble, c’est sans aucun doute dû au passage du temps, à cette envie de renouer, ne serait-ce que le temps d’un film, à un temps, ici, aussi affectionné que remis en cause.
Dissection d’une époque, et plus particulièrement de ce genre d’écoles que le cinéaste a connu probablement ou dont on lui a parlé.
D’où émergent aussi le comportement du personnage central (Angus), ici doublement affecté par cette enfermement forcé dû à son indiscipline au cours du trimestre avant les fêtes de fin d’année.
Filmé comme un film de l’époque qu’il évoque (logo de la Universal, couleurs où le brun l’emporte, cadrages, éclairages, costumes, bien entendu comme il se doit, trames sonores…), tous ces éléments participent de ce jeu de correspondances temporelles propres à une certaine décennie.
Si, comme déjà mentionné, une dose de sentimentalisme traverse l’ensemble, c’est sans aucun doute dû au passage du temps, à cette envie de renouer, ne serait-ce que le temps d’un film, à un temps, ici, aussi affectionné que remis en cause. Finalement, ils ne sont que trois à demeurer « enfermés » en ce congé de fin d’année. Des mésententes, quelques infractions et surtout, en fin de compte, la réalisation que la vie continue en dehors de ces murs en béton.
Attachant, charmant, un Alexander Payne digne d’intérêt.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Alexander Payne
Scénario
David Hemingson
Direction photo
Eigil Bryld
Montage
Kevin Tent
Musique
Mark Orton
Genre(s)
Comédie dramatique
Origine(s)
États-Unis
Année : 2023 – Durée : 2 h 13 min
Langue(s)
V.o. : anglais & Version française
Ceux qui restent
Dist. [ Contact ] @
Universal Pictures
[ Miramax ]
Diffusion @
Cineplex
Classement
Visa Général
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]