Anselm

 PRIMEUR
Sortie
Vendredi 22 décembre 2023

 

CRITIQUE
Luc Chaput

★★★ ½

 

Artiste

encore

au travail

Un homme âgé se promène à vélo dans un vaste entrepôt. Il regarde des peintures, passe entre des étagères d’objets hétéroclites et en inspecte quelques-uns. Il est dans son antre.

Cette séquence comme tout le reste de ce long métrage a été tournée en 3D en très haute définition par la caméra de Franz Lustig et le contrôle stéréoscopique de Sebastian Cramer. Le cinéaste allemand Wim Wenders les emploie avec diligence pour rendre la rencontre avec son compatriote et ami Anselm Kiefer plus immersive. L’homme, encore actif dans sa septantaine, continue de brûler de la paille ou y jeter du plomb fondu sur des grandes peintures pour ainsi rajouter des couches à ses œuvres monumentales.

La caméra tourne autour et aussi entre des robes faites en plâtres et surmontées de symboles, statues iconiques de femmes de l’Antiquité ou de plus loin encore telles Lilith. Hier, des peintures mettaient en scène des personnages illustres de la culture allemande auxquels Kiefer voulait redonner une place que la doxa nazie leur avait dévoyée. Des anciennes télévisions servent de supports aux extraits d’émissions de télé dont certaines de la BBC.

Les réponses de Kiefer aux commentaires des journalistes sont un peu courtes mais reliées par le montage de Maxine Goedicke avec le poème de Paul Celan sur Margarethe et l’extrait audio de l’amie de celui-ci, Ingeborg Bachman, que l’on entend dans une visite par l’artiste de sa fondation à Barjac dans le Gard.

La caméra tourne autour et aussi entre des robes faites en plâtres et surmontées de symboles, statues iconiques de femmes de l’Antiquité ou de plus loin encore telles Lilith.

Au détour de ses pérégrinations dans l’œuvre de Kiefer, le cinéaste montre l’importance d’Icare avec ses vélos ailés et ses avions reconstruits et celle des tournesols liés à la figure de Van Gogh auquel Anselm consacra adolescent un pèlerinage. Une gigantesque peinture d’un champ sous la neige montre des plants rabougris de ces fleurs. La participation d’Anton, le petit-neveu de Wim, par ses courtes incursions, relie la découverte jeune d’un monde en partie détruit et dans lequel la beauté existe toujours à cette pulsion toujours enflammée d’un artiste avec lequel l’auteur des Ailes du désir (Der Himmel über Berlin) montre des affinités électives, comme avant-hier avec Pina Bausch.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Wim Wenders

Idée
Wim Wenders
Direction photo
Franz Lustig
Montage
Maxine Goedicke
Musique
Leonard Küzner

Genre
Documentaire
Origine
Allemagne
Année : 2023 – Durée : 1 h 34 min
Langue
V.o. : allemand; s.-t.a. / s.-t.f.
Le bruit du temps
Das Reuschen der Zeit

 

Dist. [ Contact ] @
Métropole Films
[ Mongrel Media ]

Diffusion @
Cinéma du Musée
Cinéma du Parc

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]