Sira, une héroïne africaine

 PRIMEUR
Sortie
Vendredi 2 février 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Les vicissitudes d’une jeune femme peule à la suite d’une attaque d’un groupe islamiste.

CRITIQUE
Luc Chaput

★★ ½

Une traversée

combative du désert

 

Au début d’une réunion des dirigeants d’un village du Sahel, une femme intervient et leur dit ses quatre vérités concernant l’impréparation face aux groupes terroristes.

L’irruption de Daech et d’autres groupes islamistes depuis le début de ce siècle a été reflétée et analysée dans plusieurs films de fiction (Timbuktu) ou documentaires (Rojek). La réalisatrice burkinabé Apolline Traoré en donne ici un autre regard en se concentrant sur la vie de Sira, jeune femme peule musulmane allant avec sa famille dans la région dans laquelle vit son fiancé chrétien. La cinématographie de Nicolas Berteyac embrasse en cinémascope les grands espaces qui entourent cette caravane. L’irruption soudaine de camions portant des hommes armés change complètement la donne et Sira (la première fille) est amenée de force.

Un instinct de survie guerrier.

Le calvaire de la jeune femme, seule dans ce désert, assoiffée, meurtrie dans ses chairs et son esprit est illustré avec aplomb. L’héroïne trouve finalement refuge dans une petite grotte pas très éloignée d’un camp des mêmes terroristes. Le scénario de la réalisatrice multiplie alors les archétypes chez ces antagonistes. Une représentation de l’esclavagisme de jeunes filles capturées est mieux menée et permet à Sira d’espérer retrouver une sororité souterraine par la force des choses.

Toutefois le récit se perd en longueurs exprimées par des marqueurs de plus en plus patents. Les recherches entreprises par le fiancé se compliquent également dans un environnement difficile dans lequel la moindre erreur pourrait être fatale.

La dernière partie, mise en scène avec un certain talent, a une conclusion cathartique prévisible. Malheureusement, les soubresauts de l’intrigue réduisent la portée de cet hommage voulu à cette Agodjie (amazone) inattendue, symbole de la grandeur quotidienne de ses sœurs plus anonymes.

Nafissatou Cissé, dans le rôle-titre, montre de belles qualités avec des passages plus faibles étant donné la lourdeur de la tâche. La plupart des acteurs masculins peinent à tirer leur épingle du jeu. Seul le comédien ivoirien Ildevert Meda rend aisément préhensible l’attitude du vieux soldat qui en a trop vu.

La dernière partie, mise en scène avec un certain talent, a une conclusion cathartique prévisible. Malheureusement, les soubresauts de l’intrigue réduisent la portée de cet hommage voulu à cette Agodjie (amazone) inattendue, symbole de la grandeur quotidienne de ses sœurs plus anonymes.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

Apolline Traoré

Scénario
Apolline Traoré
Direction photo
Nicolas Berleyac
Montage
Sylvie Gadmer
Musique
Cyril Morin

Apolline Traoré

Genre(s)
Drame
Origine(s)
Allemagne / Burkina Faso
France / Sénégal
Année : 2023 – Durée : 2 h 01 min
Langue(s)
V.o. : peul, français, anglais;

s.-t.a. ou s.-t.f
Sira

Dist. [ Contact ] @
K-Films Amérique
[ Wide Management ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
 Cinémathèque québécoise

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Violence ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]