Le retour

PRIMEUR
Sortie prévue
Vendredi 10 mai 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Khédidja travaille pour une famille parisienne aisée qui lui propose de s’occuper des enfants le temps d’un été en Corse. L’opportunité pour elle de retourner avec ses filles, Jessica et Farah, sur cette île qu’elles ont quittée quinze ans plus tôt dans des circonstances tragiques.

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★

 

Attachant et d’une

tendresse peu ordinaire

Si avec La nouvelle Ève (1998), Catherine Corsini proposait un nouveau regard sur la femme, maître de ses décisions, avec tout ce que cela implique, Le retour, coscénarisation avec Naïla Guiguet aidant, dénote ce regard post-moderne sur la condition féminine, en quasi rupture complice avec la présence du masculin. Même si la femme est confrontée aux violences sociales et aux choc des cultures, elle n’en demeure pas forte, prête à tout pour s’en sortir, comme elle peut. Comme le confirme une séquence du début extraordinaire, où Khédidja est campé avec une force d’émotion retenue par une Aissatou Diallo Segna.

Le retour est le récit d’une rupture, d’une secret de famille qui est resté caché depuis une quinzaine d’années. Farah a maintenant 18 ans, Jessica, elle, 15, et plus débrouillarde face au racisme du nouveau milieu, où sa mère est de retour, en Corse.

Une complicité féminine au gré des sentiments.

Si dans de douzième long métrage de Corsini, la mise en scène fonctionne, force est de souligner que c’est sans doute grâce à ce regard non insistant sur les divers enjeux sociaux que dresse la réalisatrice. Un distanciation claire et nette qui consiste à ne pas trop creuser les sujets.

La cinéaste film le quotidien, les diverses situations, comme l’éveil à la sexualité de Farah (très convaincante Esther Gohourou) ; ce sera avec la fillle de la patronne de sa mère, et rêve d’ailleurs de faire Sciences-po en ce qui a trait à ses études ;  Jessica, elle, mène ces journées entre les revendications liées au racisme et la relation ambiguë avec un jeune blanc, entamée néanmoins sur une note négative. Elle rêve de téléréalité, mais bon, à son âge !

Il s’agit, en fin de compte, d’un film lumineux, sensible, d’une simplicité lucide. On retiendra la présence de Denys Podalydès, particulièrement dans ses propos favorables sur l’homosexualité.

Si dans un sens, Corsini fait du cinéma d’auteure, selon ce que l’on conçoit, aujourd’hui, de cet attribut, il n’en demeure pas moins qu’elle est proche du quotidien, évite les joutes philosophiques et ne s’embarrasse guère de quelques moments d’émotion, parfaitement maîtrisés. C’est grâce aussi à la direction photo de Jeanne Lapoirie, plus complice que performatrice, et au montage adroit de Frédéric Baillehaiche.

Il s’agit, en fin de compte, d’un film lumineux, sensible, d’une simplicité lucide. On retiendra la présence de Denys Podalydès, particulièrement dans ses propos favorables sur l’homosexualité.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Catherine Corsini

Scénario  : Catherine Corsini, Naïla Guiguet
Direction photo : Jeanne Lapoirie
Montage : Frédéric Baillehaiche
Musique
[ Pièces du répertoire classique et pop ]

Genre(s)
Drame
Origine(s)
France
Année : 2023 – Durée : 1 h 47 min
Langue(s)
V.o. : français
Le retour

Catherine Corsini

Dist. [ Contact ] @
Axia Films
[ Playtime ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]