Les tortues
PRIMEUR
Sortie prévue
Vendredi 24 mai 2024
Henri et Thom vivent ensemble à Bruxelles et filent le parfait amour depuis 35 ans, enfin en apparence. Mais depuis qu’Henri a pris sa retraite de policier, rien ne va plus.
CRITIQUE
Élie Castiel
★★★
Hommes… au bord
de la crise de nerfs
Entres courts et quelques longs parfois programmés dans des festivals LGBTQ et autres, dont Cannes, le Belge David Lambert illustre souvent la réalité homosexuelle selon une approche de normalisation, comme ce fut le cas dans son très élégant Hors les murs (2012), son premier long métrage. On peut se rappeler des présences de David Gouix qui hésitait dans sa double vie affective et son attirance pour le personnage incarné par Matila Malliarakis.
En 2014, il est plus directe dans Je suis à toi (2014), une aventure gaie qui ne va nulle part entre un homme d’âge mûr et un jeune désœuvré campé par l’intense franco-argentin Nahuel Pérez Biscayart, qu’on ne voit pas souvent ces derniers temps, et pour finir cette liste, le charmant Troisièmes noces (2018), la possibilité de voir un Bouli Lanners dans un rôle époustouflant.
Les tortues, ce sont ces vertébrés avec magnifique carapace que possède le couple Henri (excellent Olivier Gourmet) et Thom (parfait Dave Jones). Gourmet se soumet à une entreprise de travail d’acteur qu’il assume avec délectation, y jetant parfois des parcelles d’émotions vives et senties ; Jones illustre avec bonheur ses revendications scéniques britanniques.
Un couple d’un certain âge, le retraité policier Henri, et l’époux au foyer Thom. Ils s’aiment depuis longtemps, mais depuis le premier jour sans travail de Henri, des petites disputes qui vont jusqu’au… avec le temps.
Un couple comme tous les autres que Lambert illustre avec une affection, voir même affectation soutenue. En voulant la simplicité, et c’est là une forme tout à fait admissible, et dans certains cas souhaitée, le réalisateur s’enlise néanmoins dans des pistes glissantes.
Entre temps, Olivier Gourmet et Dave Johns montrent ici jusqu’à quel point ils peuvent s’adapter à n’importe quel personnage, ce qui justifie, selon notre point de vue, l’originalité du film, faute de quoi…
Sans doute que le film est principalement axé sur leurs tractations interminables sur ce qu’est vivre à deux pendant si longtemps. L’un trompe l’autre, et vice-versa. On rencontre de vieilles flammes et c’est parti de nouveau. Lieux communs sans doute qui affaiblissent le film, mais tout rentre dans l’ordre dans une finale qui confirme la règle selon laquelle « qu’elle importance le temps qu’il nous reste ». À vous d’en juger.
En Europe libre, qu’il s’agisse, surtout de l’Hexagone et parfois de la Belgique, les récits LGBTQ semblent avoir des difficultés à établir des bases solides dans l’industrie cinématographiques. Sauf exception, dans le cas du magnifique Deux, fabuleusement interprété, la coproduction franco-belge-luxembourgeoise de Filippo Meneghetti.
Entre temps, Olivier Gourmet et Dave Johns montrent ici jusqu’à quel point ils peuvent s’adapter à n’importe quel personnage, ce qui justifie, selon notre point de vue, l’originalité du film, faute de quoi…
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
David Lambert
Scénario : David Lambert
Direction photo : M’gare Falise
Montage : Tom Randxhe
Musique : Mario Sévigny
Genre(s)
Drame sentimental
Origine(s)
Belgique / Canada
Année : 2023 – Durée : 1 h 43 min
Langue(s)
V.o. : français, anglais ; s.-t.f.
Les tortues
Dist. [ Contact ] @
Les Films Opale
[ Artémis Productions ]
Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex
Classement
Visa GÉNÉRAL
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]