Chandu Champion

PRIMEUR
Sortie prévue
Vendredi 14 juin 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Récit sur le médaillé d’or paralympique indien Padmashri Murlikant Petkar.

 

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★ ½

De bruits

et

de fureur

La jeune trentaine, Kartik Aaryan illumine l’écran dans une performance protéiforme qui varie selon les circonstances entourant la vie d’un héros sportif indien hors-norme, pourtant vite oublié, et qui grâce au scénario de Sumit Arora, Sudipto Sarkar et Kabir Khan (également réalisateur du film) refait surface comme figure mythique paralympique de l’Inde.

Pour Khan, Chandu Champion, est surtout un rendez-vous avec l’Histoire,  bien entendu de l’Inde, avec un grand H, mais bien plus que ça, un outil de mémoire, de prise de conscience nationale, même dans le pays, aujourd’hui, le plus peuplé du monde. Hormis la corruption, les faux pas, les tourments intrinsèques, il faut se rappeler de tant de gens ordinaires qui ont bravé les mille et un obstacles pour réaliser leur rêve.

Encore une fois, le comédien Aaryan joue ici son meilleur rôle, jusqu’ici cantonné aux comédies sentimentale bollywoodiennes, pas toujours abouties. Un personnage tiré de la vraie vie pour lequel il a dû faire des recherches considérables avant d’accepter de tenir le rôle.

Avancer sans retour en arrière.

Si le film est d’une durée de presque trois heures, il n’en demeure pas moins que Khan se limite aux étapes principales de la vie de cette héros national ; d’ailleurs il ne relatera pas le mariage de celui-ci et la naissance de cinq enfants, dont l’un d’eux le suit au début du film, qu’on ne révèlera pas.

Un séquence magnifiquement chorégraphiée nous rappelle que nous sommes encore à Bollywood et Kabir Khan assume cette particularité avec la plus grande attention. C’est du très bon cinéma populaire qu’il s’agit, mais aucune partie des dialogues n’est laissée à l’abandon. Le mélodrame, magistralement emballé, a droit de cité, reprenant ses caractéristiques les plus pure.  

La vie de Padmashri Murlikant Petkar, Première Médaille d’or indienne (natation) aux jeux Paralympiques de 1974, à Heidelberg, est faite d’autant de bruits que de fureur : la guerre au Cachemire, Munich 1972, la perte de soldats amis, les blessures subies, la fin des illusions, mais un concours de circonstances qui lui octroie une nouvelle vie.

C’est du cinéma spectacle, et c’est ainsi que l’a voulu Khan, revendiquant un cinéma populaire qui en plus de divertir et de faire passer un message, demeure magnifiquement filmé avec certains plans remarquablement conçus. Comment ne pas se laisser également séduire par la musique du légendaire Pritam.

Film à message, comme la majorité des films issus de Bollywood, Chandu Champion (qui veut dire Loser Champion ou, en français, Champion perdant) pourrait nous pousser à dire si c’est arrangé avec le gars de vues. Très certainement que oui, mais c’est coordonné avec une telle dextérité que nous abolissons tout regard critique, pris par l’émotion, la tournure des évènements. C’est du cinéma spectacle, et c’est ainsi que l’a voulu Khan, revendiquant un cinéma populaire qui en plus de divertir et de faire passer un message, demeure magnifiquement filmé avec certains plans remarquablement conçus. Comment ne pas se laisser également séduire par la musique du légendaire Pritam.

Encore une fois, les films dits « ethniques » passent inaperçus auprès de la majorité des spectateurs. On perd parfois de véritables perles, pas uniquement lorsqu’il s’agit de Bollywood. Une belle réussite.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Kabir Khan

Scénario : Kabir Khan, Sumit Arora, Sudipto Sarkar
Direction photo : Sudeep Chatterjee
Montage : Nitin Baid
Musique : Pritam (Chansons), Julius Packam (bande originale)

Genre(s)
Drame biographique
Origine(s)
Inde
Année : 2024 – Durée : 2 h 48 min
Langue(s)
V.o. : hindi ; s-t.a.
Chottu Tiger / Small Tiger

Kabir Khan

Dist. [ Contact ] @
Imtiaz Mastan
[ Pen Marudhar Entertainment ]

Diffusion @
Cineplex

Classement
GÉNÉRAL
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]