Close to You
P R I M E U R
Sortie
Vendredi 16 août 2024
Sam revient dans sa famille à Cobourg, après des années à Toronto. Par la même occasion, il retrouve une ancienne amie de classe.
CHOIX
de la semaine
CRITIQUE
Élie Castiel
★ ★ ★
derrière le regard
En 2017, dans Flatliners (Lignes interdites dans sa VF au Québec, L’expérience interdite, dans l’Hexagone) le comédien transgenre Elliot Page fait partie de la distribution en tant que Ellen Page. Et puis, la transition. Six ans plus tard, après sa transformation, il décide de se mettre à nu, de dévoiler des secrets de famille, de livrer une confession au cinéma hollywoodien, et pourquoi pas, au cinéma tout court.
Mais le regard presque voilé bien qu’illuminé par la caméra de Catherine Lutes (on se souviendra de Flatliners, de Jasmin Mozaffari) les yeux toujours tristes, suscite le spectateur à se poser des questions sur le but de ce projet personnel. Comme si, du coup, il fallait se convaincre à soi-même du bien-fondé d’un changement de vie, d’un nouveau cap, d’une voie irréversible.
Ce constat est évident jusqu’à la fin-même du film où le but d’un voyage se révèle une expérience chaotique, bouleversante. Des mots qu’on ne veut pas dire, des réactions qu’on veut pouvoir éviter, des règlements de compte qui n’en sont pas.
Et Page, cette fois-ci, Elliot, est de toutes les scènes, que la directrice photo filme de très près, une façon comme un autre de ne rien manquer de lui, faisant exprès (et c’est tant mieux pour nous), lui permettant de s’abandonner aux autres.
Et pourtant, s’affirmer est une chose qu’elle ne fait vraiment pas dans Close to You, titre aux multiples significations. Peut-être « trop » proche du personnage, ne lui laissant guère la distance nécessaire pour tenter de parler de soi.
Trop de mots sages, des pirouettes qui ne servent à rien pour cacher des choses graves, qu’on ne dit pas ou mieux encore, qu’on n’ose pas dire. Ou bien, des propos qui choquent et qui amènent des revendications.
Sam (son nom dans le film) décide de partir et de revoir Katherine (très poignante Hilary Baack). Une possibilité peut-être de renouer. La projection d’un amour renouvelé. Les choses ont pourtant changé.
[ … ] si dans la réalisation, le Britannique Dominic Savage, plus présent à la télé qu’au cinéma, semble avoir consenti au souhait de Page, c’est sans aucun doute qu’il pensait qu’il s’agissait possiblement d’un acte sincère de pure générosité.
Rupture subite avec les séquences avec la famille qui plonge le film dans une sorte de remous scénaristique – est-ce la faute de Page ou de Dominic Savage, coscénariste ?
Toujours est-il que Close to You révèle beaucoup, mais pas assez. Et plus que tout remet véritablement en question le futur de Elliot Page en tant que comédien. Une page sans doute qui se tourne, une carrière qui se dirige vers un tournant incertain.
Si nous avons choisi ce film comme « Choix de la semaine », c’est justement en raison de sa candide pugnacité à se laisser convaincre de filmer une sensation de mal-être, de susciter des dialogues quasi impossibles avec ses proches, d’utiliser la caméra pour filmer ces enjeux complexes ; mais si dans la réalisation, le Britannique Dominic Savage, plus présent à la télé qu’au cinéma, semble avoir consenti au souhait de Page, c’est sans aucun doute qu’il pensait qu’il s’agissait possiblement d’un acte sincère de pure générosité.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Dominic Savage
Scénario : Dominic Savage, Elliot Page
Direction photo : Catherine Lutes
Montage : David Charap
Musique : Oliver Coates, Dominic Savage
Genre(s)
Drame
Origine(s)
États-Unis / Grande-Bretagne
Année : 2023 – Durée : 1 h 39 min
Langue(s)
V.o. : anglais
Close to You
Dist. [ Contact ] @
Métropole Films
[ Mongrel Media ]
Diffusion @
Cineplex
Classement
Visa GÉNÉRAL
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]