Bird
P R I M E U R
Sortie
Vendredi 08 novembre 2024
À 12 ans, Bailey vit avec son frère Hunter et son père Bug, qui les élève seul dans un squat au nord du Kent. Bug n’a pas beaucoup de temps à leur consacrer et Bailey, qui approche de la puberté, cherche de l’attention et de l’aventure ailleurs.
CRITIQUE
Élie Castiel
★★★ ½
Bestiaire
d’amour(s)
De la Britannique Andrea Arnold, c’est surtout Fish Tank (2009) qui retient le plus notre attention. Ici, même souci de présenter l’adolescence, celle de Bailey (excellente Nykiya Adams, véritable tom boy qui n’oublie pas néanmoins sa féminité), véritable ouragan, bien que retenant ses distances lorsqu’il le faut, face à la vie.
Une famille qui demeure dans un squat de Kent (ville où est née la réalisatrice), présentée à partir d’une mise en scène oscillant adroitement entre le documentaire fictionnalisé et la pure fiction. Nous préférons ne rien dire sur les divers incidents, évènements de ce récit iconoclaste on ne peut plus déroutant, prenant des détours où règne parfois la poésie.
Et qui est Bird (sous les traits du magnifique Franz Rogowski) dans cette histoire bien bizarre mais d’une tendresse peu ordinaire grâce au jeu prenant de tous les interprètes, petits ou grands, tous convaincus du bien-fondé de cette entreprise folle, indiscrète, joyeuse malgré les mauvaises conditions sociales – Ils vivotent, une joyeuse gang de jeunes attaquent ceux qui agressent les enfants, et tant d’autre velléités qui ne font que passer.
Andrea Arnold filme le temps, les moments, ses personnages libertins et dans le même temps atteints d’une grâce, d’une âme insensible à tous les maux. Des touches associées au fantastique donnent au film son caractère ambivalent. D’où une courte séquence lorsqu’un corbeau migrateur se fait le messager de l’envoi d’un message entre le frère de Bailey et sa bien-aimée. Quelques secondes puissantes.
Tous ces personnages ne cherchent finalement que l’amour. C’est pour cette raison que Andrea Arnold les filme avec tant d’acharnement. Une façon comme une autre de rendre hommage à la source géographique de son inspiration.
Ce à quoi on s’attend n’arrive point, ou du moins ne se matérialise pas selon notre regard. Et puis comment répondre à la question « qui est Bird ? », c’est celui incarné par Rogowski, comme déjà mentionné, véritable « ange édificateur » ou mieux dit « assembleur » des âmes perdues. À moins que…
Dans ce véritable tour d’horizon dans une région qui n’a en faire de ses habitants, quelle que soit leurs conditions, Barry Keoghan est, comme d’habitude extraordinairement puissant. Un charisme déchirant, une gueule de vilain au cœur désarmant.
Tous ces personnages ne cherchent finalement que l’amour. C’est pour cette raison que Andrea Arnold les filme avec tant d’acharnement. Une façon comme une autre de rendre hommage à la source géographique de son inspiration.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Andrea Arnold
Scénario : Andrea Arnold
Direction photo : Robbie Ryan
Montage : Joe Bini
Musique
[ Diverses pièces du répertoire pop ]
Genre(s)
Drame
Origine(s)
États-Unis / France
Allemagne / Grande-Bretagne
Année : 2024 – Durée : 1 h 59 min
Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.f.
Bird
Dist. [ Contact ] @
Mubi
[ BBC Films ]
Diffusion @
Cinéma du Parc
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]