Bergers

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 15 novembre 2024

 

RÉSUMÉ SUCCINCT
Sur un coup de tête, Mathyas troque sa vie de publicitaire à Montréal pour celle de berger en Provence. Il espérait trouver la quiétude, il découvre un métier éreintant et des éleveurs souvent à bout. Mais quand il rencontre Elise…

 

Le FILM
de la semaine

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★ ½

Transhumances

 

Contrairement aux films puissants, Les signes vitaux (2009) et Antigone (2019), illustrant des situations anxiogènes avec une dextérité avisée, le tout nouveau, Bergers, a ceci de particulier, en raison peut-être qu’il s’agit d’une adaptation du roman de Mathyas Lefebure (également coscénariste) qu’il entre immédiatement dans le vif du sujet, évitant les préambules parfois déroutants ou carrément inutiles.

Ici, un film qui respire l’air pur, bien entendu en raison des lieux où se déroule le récit, sans penser que dans ces mêmes territoires de montagne, les saisons aussi apportent leur lot de variations climatiques.

Quitter la modernité, et plus essentiellement, la grande ville, comme ça, pour tenter l’impensable, s’intéresser à la transhumance, ces déplacements saisonniers d’un troupeau pour rejoindre une zone plus favorable à se nourrir.

Si Mathyas (très ambivalent Félix-Antoine Duval) se jette à bras-le-corps dans cette aventure, insistant devant ses divers patrons pour refaire souvent son travail, c’est au moment où quelques trente moutons sont happés par un ou des loups, que le jeune homme prend totalement conscience qu’il doit naviguer tout seul. Avec, comme compagne, Élise (charmante Solène Rigot), qui s’avère, par contre, un peu plus adroite à certains égards, le futur se pointe à l’horizon.

Regarder tout haut pour saisir les caprices de la nature.

Auparavant, il sera question de soulever des enjeux en rapport avec le métier, la façon dont les gouvernements gèrent la situation ; une certaine forme de capitalisme occidental que la réalisatrice ne fait qu’effleurer.

Vincent Gonneville, directeur de la photographie, privilégie, comme il se doit, les grands espaces, ces endroits panoramiques offrant le plus beau des spectacles, et essentiellement jetant le regard des spectateurs, dans des zones plus confortables que dans les territoires urbanisés.

En fait, dans ce nouvel univers de la transhumance qui s’ouvre à Mathyas, c’est aussi le voyage des humains, souvent obligés de s’installer ailleurs pour une vie plus proche à leurs désirs ou carrément, comme c’est souvent le cas de nos jours, à une existence apaisante.

Stéphane Lafleur, l’un de nos plus importants représentants de notre cinématographie, assure un montage adroit, circonstanciel, même lorsqu’il est question de présenter, au début surtout, la misogynie qui règne parfois dans ces milieux. Mais c’est ainsi… même si, apparemment les choses changent.

En fait, dans ce nouvel univers de la transhumance qui s’ouvre à Mathyas, c’est aussi le voyage des humains, souvent obligés de s’installer ailleurs pour une vie plus proche à leurs désirs ou carrément, comme c’est souvent le cas de nos jours, à une existence apaisante.

On soulignera la présence de la charismatique Guilaine Londez et du agréablement truculent Michel Benizri, d’origine juive-marocaine, qu’on devrait voir plus souvent, tous deux apportant au film une sorte de correspondance d’idées humanistes.

Sophie Deraspe a-t’elle réussi à capter ces multiples variations narratives ou même idéologiques ? Si on est prêt à lire entre les lignes, on ne peut répondre que par l’affirmatif.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Sophie Deraspe

Scénario : Sophie Deraspe, Mathyas Lefebure; tiré du
roman D’où viens-tu berger ?, de Mathyas Lefebure
Images : Vincent Gonneville
Montage : Stéphane Lafleur
Musique : Philippe Brault

Genre(s)
Chronique biographique
Origine(s)
Canada / France
Année : 2024 – Durée : 1 h 54 min
Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.
Shepherds

Sophie Deraspe

Dist. [ Contact ] @
Maison 4 :3
[ micro.scope ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cinéma Beaubien

Classement
GÉNÉRAL

 

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]