Maria
P R I M E U R
Sortie
Vendredi 29 novembre 2024
La vie de la plus grande chanteuse d’opéra du XXe siècle, Maria Callas, lors de ses derniers jours, en 1977, à Paris.
CRITIQUE
Élie Castiel
★★★★
Tout
simplement
Callas
Dans le film du Chilien Pablo Larraín consacré à une figure mythique féminine, après Jackie Kennedy et la princesse Diana, celui sur la Diva du 20e siècleMaria Callas est sans doute le plus réussi, n’en déplaise à certains.
Pour des raisons évidentes : le cinéaste évite le cliché du « grand film populaire », limite la biographie de la soprano à ses derniers moments, intégrant en filigrane le personnage d’Onassis et des souvenirs de jeunesse avant d’atteindre la gloire et se permet de saisir certains opéras à l’intérieur du récit, comme une sorte d’hommage prédestiné.
La mort de Callas, telle que présenté dans le film évoque La traviata, l’un des opéras les plus prestigieux de l’artiste vocale. Cette séquence, qu’on verra à deux reprises est filmée avec un sens de la distanciation hallucinant qui contraste avec le côté dramatique de l’espace scénique. L’appartement parisien de la star, avec ses meubles anciens, ses bibelots, sa grécité évidente perdent de leur prestige lorsque la vedette n’est plus. Edward Lachman, à la direction photo, a compris le tragique de la situation pour filmer ce moment intense. Dans les scènes extérieurs, Callas circule dans Paris, entourée d’une foule qui ne la remarque même pas. Parce qu’elle a atteint la cinquantaine ? Parce que l’époque n’est plus la même ?
Maria, de Pablo Larraín, est un film sensoriel et dans le même temps empreint d’une mélancolie qui annonce la finitude avec sérénité, comme si ne croyant plus à rien, la grande Diva se sentait prête à faire le grand saut vers le vide, en quelque sorte, l’Éternité.
Toujours est-il que Maria, titre d’autant plus générique qu’il situe la cantatrice dans une sorte de normalité à laquelle elle toujours voulu appartenir. Ce constat est souligné lorsqu’elle ira voir Onassis (très authentique Haluk Bilginer) à l’hôpital, mourant. Une séquence dont le déroulement quasi surréaliste situe autant le film que le personnage principal dont il est question dans la sphère du traitement conceptuel de l’œuvre.
On retiendra la participation exemplaire de son domestique Ferruccio (brillant Pierfrancesco Favino) et sa dame de compagnie Bruna (excellente Alba Rohrwacher).
Maria, de Pablo Larraín, est un film sensoriel et dans le même temps empreint d’une mélancolie qui annonce la finitude avec sérénité, comme si ne croyant plus à rien, la grande Diva se sentait prête à faire le grand saut vers le vide, en quelque sorte, l’Éternité.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Pablo Larraín
Scénario : Steven Knight
Direction photo : Edward Lacham
Montage : Sofia Subercasseaux
Musique : [Diverses arias chantées par
Maria Callas et autres artistes]
Genre(s)
Drame biographique
Origine(s)
Allemagne / Chili
États-Unis / Italie
Année : 2024 – Durée : 2 h 03 min
Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.f.
Maria
Dist. [ Contact ] @
Film Service Supérieur
[ MUBI ]
Diffusion @
Cineplex
@ Mubi : dès le 11 décembre 2024
Classement
Visa GÉNÉRAL
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]