The Monkey
P R I M E U R
Sortie
Vendredi 21 février 2025
Lorsque Bill et Hal, des jumeaux, trouvent dans le grenier un vieux jouet ayant appartenu à leur père, une série de morts atroces commence à se produire autour d’eux..
CRITIQUE
Pascal Grenier
★★
Farce et attrape-nigaud
Depuis ses débuts, Osgood Perkins s’était fait un nom dans l’horreur atmosphérique et minimaliste, privilégiant une approche slow burn qui flirtait avec l’abstraction (The Blackcoat’s Daughter, Gretel & Hansel). Alors qu’on l’attendait dans la continuité de ce style singulier, voilà qu’il surprend en empruntant un virage plus commercial avec The Monkey, adaptation d’une nouvelle de Stephen King. Malheureusement, ce changement de cap ne lui réussit guère.
On sent bien la volonté d’en mettre plein la vue : un rythme plus soutenu, une intrigue plus accessible, des meurtres plus spectaculaires… et pourtant, le film ne fonctionne guère. L’histoire de ce macaque mécanique maudit, qui déclenche des morts à chaque fois qu’il frappe sur son tambour, avait le potentiel d’un creepypasta efficace car il faut reconnaître que le look du jouet-singe est bien rendu à l’écran. Mais entre une mise en scène dépourvue d’âme et une écriture qui empile les clichés, le résultat est aussi décevant que désarmant.
Le véritable clou dans le cercueil, c’est le traitement des meurtres. En lieu et place d’effets pratiques qui auraient pu donner une vraie texture à l’horreur, Perkins et son équipe optent pour des effets numériques criards qui sabotent toute tension. C’est gore, certes, mais du gore en numérique n’a pas la moindre impact autre qu’être lisse et artificiel. De telle sorte que même les mises à mort, pourtant conçues pour être inventives, finissent par ressembler à un volet de la franchise Final Destination tellement le concept est ridicule.
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Comme si tout cela n’avait aucune espèce d’importance.
Et puis, comme trop d’adaptations récentes de King, The Monkey croit pouvoir masquer ses faiblesses par une avalanche d’Easter eggs pour les fans de l’écrivain à succès. On croise des références appuyées à Misery, The Mist et The Shining, mais au lieu d’enrichir l’univers du film, elles donnent surtout l’impression d’un vernis superficiel appliqué sur un scénario vide. Une illusion de profondeur qui, à l’image du film, s’effondre dès qu’on gratte un peu.
Un divertissement sans saveur, ni pour les amateurs d’horreur exigeants, ni même pour les admirateurs de Stephen King qui méritaient mieux qu’un simple divertissement passable tout au plus.
En fin de compte, The Monkey marque une étape dans la carrière de Perkins : celle où il abandonne l’expérimentation pour embrasser un cinéma d’horreur plus grand public. Mais si ce choix pouvait sembler judicieux sur papier, son exécution est ratée. Non seulement le film ne parvient pas à être effrayant du tout, il se révèle en prime passablement idiot. Un divertissement sans saveur, ni pour les amateurs d’horreur exigeants, ni même pour les admirateurs de Stephen King qui méritaient mieux qu’un simple divertissement passable tout au plus.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Osgood Perkins
Scénario : Osgood Perkins; d’après la nouvelle de Stephen King
Direction photo : Nico Aguilar
Montage : Graham Fortin, Greg Ng
Musique : Edo Van Breemen
Genre(s)
Comédie noir d’horreur
Origine(s)
États-Unis
Grande-Bretagne
Année : 2024 – Durée : 1 h 38 min
Langue(s)
V.o. : anglais & Version française
Le singe
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Osgood Perkins
Dist. [ Contact ] @
Entract Films
[ Elevation Pictures ]
Diffusion @
Cineplex
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Violence / Horreur ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]