Julien Dassin
@ Place des Arts

CRITIQUE
[ Variété ]

Élie Castiel

★★★

C’était

le

bon temps

Fils du légendaire Joe Dassin, vedette pop francophone des années 1960-1970, Julien D. rend un hommage aussi sincère que truqué de bonnes intentions. La proposition sans doute le dépasse et il en est conscient. Beau geste d’humilité.

Sur la scène du Maisonneuve, face à une salle comble qui, dans la grande majorité est là pour retrouver une certaine période de leur vie, revivre ces chansons, tantôt amourettes déçues, recherche du bonheur, se faire chanter la pomme – geste autrefois gracieux qui n’existe d’ailleurs plus dans le monde d’aujourd’hui. Peut-être bien dans quelques contrées perdues qu’on ne retient pas.

Julien travaille par passion, reconnaissant envers son père qui, comme il le dit dans un émouvant hommage à la fin, lui a donné la chance de réaliser son rêve, de se retrouver sur scène. S’abandonner quitte à se tromper, à ne pas posséder la voix de son père. Car le spectacle dont il est question est une aventure dans l’espace scénique qui prend tous les risques. Quitte à faire quelques faux pas.

Crédit : Photographer Ilya

Beaucoup d’extraits d’archives, fort pertinents, mais aussi une mise en scène de vidéoclips où l’étreinte amoureuse – bien entendu, hétéronormative – s’abandonne au goût d’aimer. Ce côté, par les temps qui courent, est plutôt discutable. Mais bon ! Le tout est bien contrôlé (enfin !), s’adresse à un public particulier où les femmes constituent la majeure partie de l’auditoire.

Presque deux heures d’écoute attentive, de participation, active ou intérieure de presque toute l’assistance et surtout, surtout, surtout, sortir de la salle avec le sourire aux lèvres et la bonne humeur contagieuse.

Les hommes, eux, réagissent bien à cette aventure inusitée qui leur rappelle un autre temps. Car eux aussi chantaient ces chansons. Une autre époque, pas celle d’aujourd’hui où les changements sociaux sont radicaux, les conflits armés qui ne cessent guère et la droite qui, de plus en plus, s’impose dans un monde qui ne sait plus où il va, tous ces inconvénients qui ne laissent aucun répit.

Presque deux heures d’écoute attentive, de participation, active ou intérieure de presque toute l’assistance et surtout, surtout, surtout, sortir de la salle avec le sourire aux lèvres et la bonne humeur contagieuse.

Une tournée en région est prévue, ainsi qu’un retour à Montréal le 24 octobre à la Place des Arts..