The Phoenician Scheme
P R I M E U R
Sortie
Vendredi 6 juin 2025
Un multimillionnaire, accompagné de sa fille religieuse novice, tente de réunir les fonds pour un projet moyen-oriental gigantesque.
CRITIQUE
Luc Chaput
★★★
Famille
recomposée
Dans une grande pièce d’un palais, un homme mature et une jeune femme sont assis à une très longue table. Dans un coin près d’une porte, un jeune homme assis attend.
Ces trois personnages sont les principaux protagonistes de cette comédie dramatique sis dans le milieu international des affaires dans les années 50. Anatole Zsa-Zsa Korda est un entrepreneur, surnommé Monsieur 5 %, qui survit à intervalles réguliers à des tentatives d’assassinat. Le long métrage commence d’ailleurs par une bombe dans un avion. Zsa-Zsa décide donc d’appeler près de lui sa fille Liesl pour renouer des liens distendus par divers facteurs. Korda a d’ailleurs un sens différent de la famille qu’il compartimente comme ses entreprises représentées dans ce projet phénicien par une succession de boîtes. Le scénario du cinéaste et de son collaborateur habituel Roman Coppola contient une mise en abyme puisqu’un producteur de cinéma indépendant monte souvent par des accords secondaires le budget d’un film en tablant que cela tiendra jusqu’à la sortie.

Le plan en format-Anderson
Le parcours du combattant de ce trio incongru se déroule dans une succession de séquences dans laquelle la cinéphilie de Wes Anderson ressort. Les scènes oniriques en noir et blanc ressemblent à du Paradjanov. L’apparence de Nubar rappelle celle d’Arkadin dans le long métrage d’Orson Welles (1955) et relie le tout à Calouste Gulbenkian, spécialiste des transactions énergétiques et grand collectionneur d’art. La mise en scène d’Anderson reconfigure à peine ses maisons de poupée habituelles, ses maquettes et son application à la symétrie des cadres dans une aventure dans laquelle la violence surgit à intervalles réguliers dans un camaïeu d’humour noir. Mais la transformation des rapports entre les membres de ce trio est si progressive qu’il tarde à séduire les spectateurs.
L’interprétation pince-sans-rire de Benicio del Toro qui trouve, en Mia Threapleton, une partenaire de jeu apte à lui répondre avec grâce et la transformation rapide de Michael Cera, d’intellectuel benêt en garde du corps, aident à accepter leurs mutations subséquentes dans ce périple qui égratigne à peine les ultrariches et leurs pratiques.
La mise en scène d’Anderson reconfigure à peine ses maisons de poupée habituelles, ses maquettes et son application à la symétrie des cadres dans une aventure dans laquelle la violence surgit à intervalles réguliers dans un camaïeu d’humour noir.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Wes Anderson
Scénario : Wes Anderson, d’après un récit de Roman Coppola. Direction photo : Bruno Dalbonnel. Montage : Barney Pilling. Musique : Alexandre Desplat.
Genre(s)
Comédie fantaisiste
Origine(s)
États-Unis
Année : 2025 – Durée : 1 h 41 min
Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.f. & Version français
Le complot phénicien

Wes Anderson
Dist. [ Contact ] @
Universal Pictures
[ American Empirical Pictures ]
Diffusion @
Cinéma du Parc
Cineplex
Classement
Visa GÉNÉRAL
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]