A Different Man
P R I M E U R
Sortie
Vendredi 4 octobre 2024
Après une opération de chirurgie réparatrice du visage, Edward fait une fixation sur un homme qui joue son rôle dans une production théâtrale basée sur son ancienne vie.
CRITIQUE
Élie Castiel
★★★ ½
Le regard d’un autre
Et celui des autres, puisque cet homme différent, souffrant de neurofibromatose, son visage ne passant pas inaperçu, va subir une intervention chirurgicale relevant de la science-fiction – en fait, il s’agit d’un traitement expérimental lui donnant un visage… comme tous les autres.
Désormais, se voir autrement, ne plus être l’objet d’attention, gérer son nouveau quotidien. Autant de déboires qui donnent l’occasion à Aaron Schimberg d’aborder, après Go Down Death (2013) et Chained for Life (2018 – programmé la même année à Fantasia), un sujet, sans doute pas novateur, mais peu présent au cinéma, du moins, celui traditionnel. À souligner que Chained for Life traitait aussi du sujet de la neurofibromatose.
Ici, il est question d’un film multiforme, de genre, drame psychologique, science-fiction menée avec un humour particulier, mélange de sérieux et d’égarement.
Autant dire que A Different Man (la version doublée ou sous-titrée, Un homme différent, n’est pas présentée à Montréal – est-ce besoin de le signaler ? Notre belle ville a perdu son statut de « lieu cinématographique au Canada », au profit de Toronto. Mais bon.
Toujours est-il que le film de Schimberg est un exercice de mise en scène qui renvoit à un certain âge d’or du cinéma américain (très) indie de la fin des années 1960 et tout au cours des 70. Caméra parfois à l’épaule, nostalgie de l’image floue, pas souvent et, puis, soudain d’une clarté contemporaine. Comme si à l’instar du personnage principal, le cinéaste embrouillait les pistes, se poser un regard sur soi des plus interrogateurs.
Mais plus que tout, Aaron Schimberg réalise avec une constance extraordinaire que sa réalisation peut se briser d’un moment à l’autre, assumant les conséquences. Peut-être une des caractéristiques d’un film fait en toute liberté, sans compromis.
Une sorte de mise en abyme entre le créateur et le sujet, et dont les répercussions à l’écran renvoient à des moments de pur bonheur cinématographique. Notre ‘Résumé succinct’ donne une idée sur l’intrigue, d’une simplicité étonnante et qui laisse la place méritée aux interprètes. Sebastian Stan, dans plus d’une cinquantaine de films à la télé et à l’écran, livre ici sa meilleure performance. D’une identité autre, il passe à une « normale » qui lui laissera des contrecoups psychologiques et de comportement inattendus. Peut-être même délibérément excessifs de la part du réalisateur, comme…
Sérieux et pas à la fois. Grotesque et émouvant. Un peu décalé et, du coup, offrant une perspective de tous les possibles.
Mais plus que tout, Aaron Schimberg réalise avec une constance extraordinaire que sa réalisation peut se briser d’un moment à l’autre, assumant les conséquences. Peut-être une des caractéristiques d’un film fait en toute liberté, sans compromis.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Aaron Schimberg
Scénario : Aaron Schimberg
Direction photo : Wyatt Garfield
Montage : Taylor Levy
Musique : Umberto Smerilli
Genre(s)
Drame psychologique
Origine(s)
États-Unis
Année : 2023 – Durée : 1 h 52 min
Langue(s)
V.o. : anglais
A Different Man
Dist. [ Contact ] @
V V S Films
[ A24 ]
Diffusion @
Cinéma du Parc
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]