Antoinette dans les Cévennes
PRIMEUR
Sortie
Vendredi 26 mars 2021
SUCCINCTEMENT
Antoinette Lapouge, enseignante au primaire, entretient une relation passionnelle clandestine avec Vladimir, le père marié d’une de ses élèves.
CRITIQUE.
★★★★
texte
Luc Chaput
Une jeune femme arrive dans une auberge, point de départ d’une randonnée campagnarde. À table, elle perçoit que son choix de prendre un âne pour porter ses bagages apparaît étonnant à la plupart des autres convives, adeptes de la marche et du sac à dos.
Les sentiers de Grande Randonnée (GR) existent surtout depuis la Seconde Guerre mondiale. Ils se sont constitués de manière épisodique et aléatoire avant de former une grande toile d’araignée qui englobe de nombreux pays d’Europe. Ils ont aussi essaimé sous une autre forme en Amérique et Wild de Jean-Marc Vallée, avec Reese Witherspoon comme productrice et actrice principale, en donnait, dans les sommets du Pacific Crest Trail, un aperçu beaucoup plus dramatique. C’est dans ce milieu bucolique du sud-est de la France qu’Antoinette, institutrice, s’imbrique ayant pris impulsivement sa décision d’arpenter la même région que son amant.
Ludique randonnée
Elle découvre rapidement les joies et peines de diriger le quadrupède qui sera son compagnon de route, ce qui occasionne une variété de situations bien amenées par le scénario de la réalisatrice.
La direction photo de Simon Beaufils, employant le scope, inscrit les protagonistes dans une nature diversifiée à laquelle ils communient de différentes manières. Au soliloque d’Antoinette, racontant ses relations amoureuses difficiles à l’âne Patrick qui a besoin de cette carotte auditive pour avancer, répond le monologue de l’épouse de l’amant, Éléonore interprétée avec dignité par Olivia Cote.
Dans le rôle principal, Laure Calamy, surtout connue pour la télésérie Appelez mon agent (Dix pour cent), anime avec aplomb la totalité des séquences, alliant naïveté et fermeté dans cette relecture décalée et contemporaine du texte de Robert Louis Stevenson qui trouva, dans ce parcours au XIXe siècle, moyen de se ressourcer. Pour son deuxième film en dix-neuf ans, la réalisatrice nous offre ainsi une joyeuse et lumineuse comédie initiatique, bien en phase avec plusieurs de nos préoccupations et qui a permis à Calamy, avec raison, de remporter le César de la meilleure actrice.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Caroline Vignal
Scénario
Caroline Vignal
Inspiré de Travels with a Donkey
in the Cévennes, de Robert Louis Stevenson
Images : Simon Beaufils
Montage Annette Dutertre
Musique : Matei Bratescot
Genre(s)
Comédie sentimentale
Origine(s)
France
Belgique
Année : 2020 – Durée : 1 h 36 min
Langue(s)
V.o. : français
Antoinette dans les Cévennes
Dist. @
Axia Films
Classement
Tous publics
En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cineplex
ÉTOILES