Armand

PRIMEUR
Sortie limitée
Vendredi 21 février 2025

RÉSUMÉ SUCCINCT
Lorsqu’un incident se produit à l’école, les parents des jeunes Armand et Jon sont convoqués par la direction. Mais tout le monde a du mal à expliquer ce qu’il s’est réellement passé.

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★

Les zones grises

de la (dé]raison

En France, une titre (La convocation) beaucoup plus approprié au premier long métrage de Halfdan Ullmann Tøndel, petit-fils d’un certain Ingmar Bergman et de Liv Ullmann, figures de proue du cinéma suédois moderne.

De Bergman (le grand-père), le jeune réalisateur a retenu ces visages pris en gros plan, particulièrement lorsqu’il s’agit de filmer la femme, ici, sujet de toutes les attentions. Et celles qui opèrent le plus lors de la convocation des responsables de l’école pour élucider le comportement d’un des garçons de l’une d’elles. Parmi les mots évoqués, une question de sexualité. Le tout s’embrase, mais entre les mains du jeune cinéaste, avec une certain retenue.

Un suspense à élucider, un portrait des relations entre deux couples qui ont un passé douloureux, notamment dans le cas de femmes.

Et les hommes dans tout ça ? Presque absents, immobiles, comme si ce qui arrive en ce moment les éloignait d’une certaine réalité. Non seulement les maris des deux femmes dont il est question, mais également le proviseur de l’institution.

Ils se connaissent tous, et ce n’est pas un hasard, mais une stratégie de mise en scène de la part de Ullmann Tøndel pour solidifier le propos, pour le rendre encore plus dramatique. Ici, les relations se déstabilisent, prennent une tournure entre le mépris et la haine, mais loin de rendre les personnages (en tête une Renate Reinsve magique, impériale, dévorant les scènes où elle paraît avec une grâce animale, entre la perversité du propos et la vulnérabilité d’être), incapables de poursuivre cette enquête avec retenue, en dépit des codes de déontologie de l’institution. Autant dire que les autres protagonistes sont aussi convaincants dans des rôles exigeants, suivant un scénario solidement écrit par le cinéaste.

Sutout, ne pas se laisser influencer.

Et pourtant, une deuxième partie inégale, où l’on est surpris d’entrer dans un nouveau monde parallèle qui nous semble artificiel, presque faussement surréaliste et n’apporte rien à l’intrigue (d’aucuns ne serons pas d’accord, mais on ne peut tous avoir la même perception des choses) et brise avec la tenue d’une première partie, impeccable même dans sa mise en situation classique, suivant les codes les garde à vue policier. Et c’est tant mieux.

Mais ce qui prévaut dans ce drame intime, intimiste où on ne verra jamais les principaux intéressés, les deux jeunes garçons, c’est cette volonté de situer « la vérité » dans des zones grises, comme si elle n’existait pas, ou encore se voulait propice à plusieurs interprétations.

De Bergman (le grand-père), le jeune réalisateur a retenu ces visages pris en gros plan, particulièrement lorsqu’il s’agit de filmer la femme, ici, sujet de toutes les attentions.

Métaphore sans aucun doute de la nature humaine, perplexe, combative, vaincue, vulnérable ou le contraire. C’est sans doute ce qu’a voulu montrer un Halfdan Ullmann Tøndel dans ce premier long métrage hautement prometteur.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Halfdan Ullmann Tøndel
Scénario : Halfdan Ullmann Tøndel
Direction photo : Pål Ulvik Rokseth
Montage : Robert Krantz
Musique : Ella van der Woode

Genre(s)
Drame
Origine(s)
Norvège / Pays-Bas

Allemagne / Suède
Grande-Bretagne
Année : 2024 – Durée : 1 h 58 min
Langue(s)
V.o. : norvégien; s.-t.a.

Armand

Halfdan Ullmann Tøndel

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Cinéma Public

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]