Arrête avec tes mensonges
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 05 mai 2023
De retour dans la ville où il a grandi, un romancier rencontre Lucas, le fils de son premier amour. Il s’appelait Thomas.
CRITIQUE
★★★ ½
Les
amours
passagères
texte
Élie Castiel
Pas si provisoires que cela puisqu’elles se promènent inlassablement dans le temps. Dès le moment qu’on connaît certains détails de cette histoire d’amour homosexuel dans une petite ville de province de l’Hexagone vers le milieu des années 1980.
Un film qui étonne par son émotion, non pas celle qu’on retrouve d’habitude, celle, au contraire, émanant des mots, des paroles simples qu’on prononce avec le cœur et l’esprit, qui découlent d’une sensation du moment. Dans Arrête avec tes mensonges, Olivier Peyon, quelques courts, d’autres longs, dont, dernièrement, le convenu Tokyo Shaking, abrite les courbatures de l’âme, les cache parfois pour qu’une fois qu’elles se manifestent, l’engouement est plus perceptible.
Sa mise en scène est plutôt d’une couleur automnale, là où réalisme côtoie les mots de tous les jours, comme dans le best-seller de Philippe Besson, cet auteur contemporain qui assume son homosexualité comme façon d’être, d’aimer, de mener une carrière de romancier. Le reste, connais pas.
Les premières amours entre deux jeunes hommes de 17 ans (deux acteurs formidables aux antipodes l’un de l’autre). Ces amours où le « je t’aime » ne se partage qu’à la première personne. Ce « je t’aime » qui reste gravé dans la mémoire qui s’éparpille de l’un et dans l’esprit muet de l’autre. Et qui ne se révèle partagé que lorsque la vérité éclate – lors d’une des séquences les plus mémorables du film.
C’est là où le personnage de Stéphane donne l’occasion à l’excellent Guillaume de Tonquédec de se substituer d’une certaine façon à l’auteur, se déplaçant d’un convive à l’autre lors d’une réception par le biais d’un jeu d’acteur déchirant.
Peu importe les détails de ce récit narratif qui consiste justement à décortiquer les gestes non pas d’une passion, mais du déclenchement d’une sensation, d’un bien-être qu’il faut cependant cacher dans une France encore pudibonde.
Entre présent et retours en arrière, Arrête avec tes mensonges libère les fantômes de ses années d’adolescence où l’attirance réciproque ne s’assume pas de la même façon, mais reste gravée dans la mémoire.
Si dans l’ensemble, les films français portant sur l’homosexualité n’ont pas toujours été à la hauteur, mis à part quelques noms, Peyon fait sans doute partie de ceux-là, misant sur le subtil – comme ces jeux sexuels entre les deux adolescents qui, loin de se soumettre aux nombreuses démonstrations érotiques, se limitent à une caractérisation perspicace – Les engouements hétérosexuels, eux, avouons-le, sont plus démonstratifs.
Impossible de ne pas souligner l’apport de Victor Belmondo, petit-fils de l’autre, le regretté Jean-Paul. Son rôle de Lucas, il le brosse avec une certaine rigueur, connaissant ses limites, loin de profiter de son nom. Quant au personnage de Gaëlle, Guilaine Londez lui apporte une aura de personnalité. Elle mérite, tout compte fait, un premier grand rôle à l’écran.
Entre présent et retours en arrière, Arrête avec tes mensonges libère les fantômes de ses années d’adolescence où l’attirance réciproque ne s’assume pas de la même façon, mais reste gravée dans la mémoire.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Olivier Peyon
Scénario
Olivier Peyon. Avec la collaboration de
Arthur Cahn, Vincent Poymiro et Cécilia Rouaud.
D’après le roman de Philippe Besson
Direction photo
Martin Rit
Montage
Damien Maestraggi
Musique
Bravinsan Thylacine
Genre
Drame
Origine
France
Année : 2022 – Durée : 1 h 38 min
Langue
V.o. : français
Arrête avec tes mensonges
Dist. [ Contact ] @
Axia Films
[ B for Films ]
Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen.★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]