Sakura – After Chekhov
@ Centaur

CRITIQUE
[ Scène ]
Élie Castiel

★★★ ½

Harry Standjofski
Crédit : Centaur

Disparités

conciliantes

 

En langue nippone, Sakura signifie « fleur de cerisier » ce qui convient admirablement au titre donné par l’auteur de cette adaptation.

La cerisaie (The Cherry Orchard) est l’une des pièces de Tchekhov parmi les plus convoitées, celle qui a germé dans la tête du dramaturge montréalais Harry Standjofski, proposant sa propre adaptation en mode contemporain, en fait, pas vraiment, jouant plutôt avec les époques, entre celle du dramaturge russe, l’originale, et une contemporanéité sincèrement déconstruite.

Cet effet trompe-l’œil a pour effet de permettre au spectateur d’ajuster son regard, de se concentrer sur tous les aspects de la production, et pas seulement le dialogue, l’élément qui impose sa propre dictature.

Pour cette raison tout à fait justifiée, on tiendra en compte des magnifiques costumes, surtout féminins et, en exergue, ceux portés par l’excellente actrice Deena Aziz (Freya), le décor admirablement imposant compte  tenu de la dimension d’une une salle beaucoup plus petite que la grande, dans le même complexe. Tous ces deux supports signés par un James Lavoie inventif.

Une prise de position sur les lieux ancestraux.
Crédit : Andrée Lanthier

Pour Standjofski, l’auteur,  la mise en perspective d’un univers particulier éloigné de celui du grand auteur russe, spécialiste de la bourgeoisie et de son déclin, mais dans le même temps conservant intentionnellement une sorte de résilience quant au temps qui passe. Le gris, le noir, ces couleurs de la pénombre, grâce au jeu « éclairé » (ce n’est pas un jeu de mot) des éclairages de Tim Rodrigues, participe de cette ambiance diaphane, bien qu’obscure, qui participe du passage entre la sensualité assumée et une tristesse de voir un monde s’écrouler. La vente d’une maison familiale sur plusieurs hectares de terrain et conservée depuis longtemps n’est pas une mince affaire. Et le dialogue bien écrit suggère cette particularité.

La pièce de Standjovski (ainsi que La Cerisaie, de Tchekhov), à voir de très près, sillonnent sur le même espace dramatique, comme un face à face amical et conciliateur entre le maître et un de ses nombreux protégés.

Là où l’original annonce la fin d’une époque et les prémices d’une nouvelle, Standjofski, lui, clôt la pièce avec une époque essentiellement familiale qui se pointe à l’horizon, incertaine, mais peut-être aussi pleine d’espoir.

Dès le début, des discussions parfois oiseuses, disparates, des amourettes qui se forment ou se transforment, des mésententes ou des réconciliations forcées, un va-et-vient de comportements humains qui se fondent et se confondent.

Ici, on soulignera dans l’ensemble, un groupe de comédiennes et de comédiens de tous horizons, qui croient mordicus à cette proposition. Le théâtre classique est résolument indémodable.

Pour arriver à cela, la mise en scène de Eda Holmes participe de ce jeu, très souvent dangereux, de mettre ensembles les pièces délicates d’un puzzle qui se complique à mesure que le temps passe, se calme soudainement, pour repartir de plus belles.

La scène québécoise de langue anglaise, résolument plus ouverte depuis toujours que son pendant francophone à la présence de l’autre, bien que du côté français, des efforts sont faits quand cela convient, est une large vitrine de talents de tous origines, une sorte de mise en valeur vers un équilibre culturel.

Ici, on soulignera dans l’ensemble, un groupe de comédiennes et de comédiens de tous horizons, qui croient mordicus à cette proposition. Le théâtre classique est résolument indémodable.

FICHE ARTISTIQUE
Texte
Harry Standjofski

Adaptation de La Cerisaie de Tchekhov

Mise en scène
Eda Holmes

Distribution
Deena Aziz (Freya), Ravyn R. Bekh (Annie)

Stefanie Buxton (Vania), Marcel Jeannin (Marc)
Marc-Antoine Kelertas (Peter Tee),
Howard Rosenstein (Guy), Paul Van Dyck (Firs)

Décors : James Lavoie
Costumes : James Lavoie
Éclairages : Tim Rodrigues
Musique : Torquil Campbell

Durée
2 h 10
[ Incl. Entracte ]
Public (suggéré)
Déconseillé aux moins de 13 ans
Diffusion & Billets @
Centaur
Jusqu’au 6 octobre 2024

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

SORTIES – Semaine 38 /
du Ven 20 au Jeu 26 sept 2024

AVIS
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S O M M A I R E
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COUP de ❤️
de la semaine

« Meilleur scénario »
Festival de Cannes 2024

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É  T  A  T  S
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Si seulement je pouvais hiberner
Zoljargal Purevdash

B R E F S
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S A N S
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Ravi Udyawar

S O R T I E S
ANTICIPÉES

Jeudi 26 septembre 2024
@ Cinéma Beaubien
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La (très) grande évasion
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Tax Me If You Can
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Mon vieux cul
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The Wild Robot
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